12 Septembre 2019
Sur l’île de toi,
je trace ma route au sextant
dès le
soleil levant.
Au loin, ces fières montagnes
mériteraient bien une
étude approfondie,
géographie de l’envie
géologie de matières
primaires
à ramener d’urgence
pour constituer un trésor
encore mésestimé des rois,
des savants
et des fous qui,
souvent, voient la lumière bien avant
ceux qui savent
(ou croient savoir).
Après ces pics
prétendument insurmontables,
je me dois de
traverser brousses, forêts et
petits bois pour atteindre
cette crique
qui semble avoir
tous les atouts du paradis.
Il s’y écoule une
source qui éteint la moiteur
alentour et à laquelle
je m’abreuve comme si
c’était
encore
la première fois.
Rassasié, j’entreprends de me risquer
vers le sable pur bordant
un lagon
si transparent qu’il existe
à peine.
Presque timide,
malgré un nombre conséquent
d’expéditions couronnées de succès
(Magellan d’un monde nouveau remanié par chaque nouvelle aube)
je m’y plonge à tâtons
comme on s’assure de l’eau d’un bain
à venir.
Elle ne pourrait être
plus
parfaite.
Alors je m’y noie
avec joie
oubliant les mutineries
et les vagues
scélérates.
En apesanteur, je flotte
dans ces eaux accueillantes,
tenant le cap tant
qu’il est possible, laissant
la houle
rythmer le sens des vagues
qui s’échouent sans bruit
sur cette côte
dorée.
Lentement, le ressac
me ramène vers
la terre promise à l’audacieux
machette en main, je reprends
ma découverte
longe la rive aimantée où chaque
boussole découvre un jour ou l’autre
sa propre folie.
Là, un nouveau port à construire
m’attend et à nouveau,
je me sens
l’âme d’un
conquérant.
Hardi moussaillon,
il est temps d’apprivoiser
cette nouvelle contrée aussi
prometteuse
que l’ont été
ses aînées.
Chassy-Poulay in 70 poèmes, un blues et une chanson désespérée, édition Nowhere. À noter que Chassy-Poulay dont je partage souvent les œuvres ici est depuis peu sur Twitter Chassy-Poulay sur Twitter et Facebook Chassy-Poulay sur FB si ça vous dit de le suivre.