30 Novembre 2017
Je me souviens d'un instant merveilleux :
Tu es apparue à mes yeux
Comme une vision fugitive,
Comme un génie de beauté pure.
Au milieu d'une tristesse sans espoir,
Au milieu des angoisses de l'agitation bruyante,
Longtemps j'entendais résonner ta tendre voix,
Et je rêvais de tes traits chéris.
Les années passaient. Les rafales de l'ouragan
Avaient dispersé les rêveries d'autrefois,
Et j'oubliai ta voix tendre,
Tes traits célestes.
Dans un coin perdu dans les ténèbres de l'exil,
Mes journées se traînaient en silence,
Sans divinité, sans inspiration,
Sans larmes, sans vie, sans amour.
Le réveil est venu pour l'âme :
Et voilà que, de nouveau, tu es apparue,
Comme une vision fugitive,
Comme un génie de beauté pure.
Et mon coeur enivré bat
Et pour lui, de nouveau, ont ressuscité
Et la divinité et l'inspiration,
Et la vie et les larmes et l'amour.
Alexandre Pouchkine.