Mon amour du football vient de loin. D'aussi loin que je m'en souvienne, de 1975 et d'une finale de Coupe de France entre Lens et Saint-Etienne. D'une reprise de volée quasi en retourné de Jean-Michel Larqué, capitaine de Verts encore verts. Le lendemain, je voulais être Larqué, je voulais son maillot Manufrance à bandes tricolores et je l'ai même eu. Mon tout premier maillot. Avant même ceux du PSG. En 1978, pour la Coupe du monde en Argentine, j'étais trop jeune pour comprendre la dictature de Videla, les exactions, les opposants qui disparaissent, les mères éplorées. Je ne voyais que Kempes, Ardiles et Passarella voler sur le terrain, ces anges en ciel et bleu qui donnaient tout et obtinrent le titre suprême dans un tourbillon de cotillons.
En 1982, j'ai appris à Séville que la victoire vient de la défaite, même la plus cruelle. J'ai pleuré pour Battiston, j'ai tenu sa main avec Michel Platini, j'ai pesté contre Harald "le boucher" Schumacher et l'arbitre, cousin de Ray Charles et de Gilbert Montagné.
En 1986, sous le soleil du Mexique, j'ai vu le match du siècle et des Brésiliens en Bleus échouer à rien.
En 1990 et 1994, j'ai regardé plus distraitement, en bossant. Va savoir pourquoi.
En 1998 j'ai hurlé, vibré, chaviré, rêvé comme nous tous. Et un et deux et trois zéro et une étoile pour l'éternité. Zizou, Zizou, Zizou, Petit, Petit, Petit.
En 2002, pas un instant, je n’y ai cru. Pourtant, quelle belle équipe sur le papier.
En 2006, j'y ai cru puis plus. Sur un coup de tête. Champagne rebouché.
En 2010, j'ai eu honte. D’un bus, des Bleus, de nous. Mais c’était notre karma. On ne se qualifie pas de la main pour une Coupe du monde (bisous Thierry Henry, je t’aime quand même).
En 2014, ça commençait à sentir mauvais, déjà. Place nette dans les favelas, pots de vin, magouilles, évictions, meurtres… tout ça dans le pays du football. Le coucouroucoucou avait sale gout. Et c'est pas les vuvuzuelas à la con qui allaient arranger ça.
En 2018, ça puait sévère chez Vladimir pour les mêmes raisons. Ca puait le fric, la magouille, la merde. J'ai regardé, vibré mais avec un goût amer dans la bouche malgré la deuxième étoile.
En 2022, comme Cantona et d’autres, je ne regarderai pas la Coupe du monde au Qatar. Je ne regarderai pas des terrains charniers de 6500 esclaves humains à qui on a piqué leur passeports en arrivant, des esclaves modernes, des martyrs d'une FIFA mafia depuis trop longtemps. Je ne regarderai pas des stades climatisés... ouverts en plein désert dans un pays qui est tout sauf un pays de football. Je ne regarderai pas la Coupe du monde la plus immonde de l’histoire et j’espère que vous en ferez de même si vous aimez le foot. Tous ensemble, boycottons Qatar 2022.
Pas de bordel demain, rentré il y a peu et pas assez de matière. Mais la semaine prochaine, ok. Si boycott :)
L
le grizzly
15/09/2022 13:27
bonjour je n'arrête pas de le dire dans mon blog : BOYCOTT et je suis content qu'un spécialiste du foot comme vous le dise ; Comme Vincent Lindon a la tv, que j'ai relayé comme je vais le faire avec vous bien à vous Pierre Coury