28 Avril 2024
Connaissez-vous Harry Anslinger ? Non, probablement pas. Pourtant, Harry Anslinger vit parmi nous en 2024 et ce, bien qu'il soit né le 20 mai 1892 à Altoona, Pennsylvanie et décédé le 14 novembre 1975. Mais alors, bougre de calembredaine, comment, pourquoi, dans quel état j'erre ? Je vous explique. Harry Anslinger est l'un des acteurs majeurs de la politique américaine des années 30 et 40 et ses méthodes, comment dire, controversées et peu orthodoxes sont toujours aussi actuelles.
On peut le dire, disons-le donc : Harry Anslinger avait des méthodes particulières. L'outrance, connais pas. La vérité, connais pas. Anslinger, maître de la désinformation a monté en épingle le meurtre de sa famille par un noir pour trouver un coupable tout désigné, la marijuana. L'herbe du Diable. Reefer Madness, comme on disait là-bas. Voici ce qu'il disait au mitan des années 30 sur une affaire qui avait fait grand bruit (car montée en épingle, oh tiens, pile comme le décès par overdose d'une jeune française à Bandol en aout 1969 ayant mené à notre loi actuelle qui arrangeait bien de Gaulle pour gérer la fougueuse jeunesse post-68) : "Une famille entière a été assassinée par un jeune forcené en Floride. Il avait tué à la hache son père, sa mère, ses deux frères et une sœur. Les agents le tenaient jusqu’alors pour un jeune homme raisonnable et plutôt tranquille ; il est désormais dans un état de folie pitoyable. Ils ont cherché pourquoi. Le garçon a déclaré qu’il avait l’habitude de fumer quelque chose que ses jeunes amis appelaient des muggles, une appellation enfantine de la marijuana. »
Cette affaire, fut le prélude parfait à une pénalisation et une répression totale de la plante, ce qui arrangeait vraiment bien Harry Anslinger et surtout son patron, le Secrétaire Mellon, principal appui financier d'une toute petite compagnie américaine, Dupont de Nemours qui s'apprêtait à breveter une invention quelconque, le nylon. Que Dupont de Nemours soit aussi un fabriquant de produits chimiques nécessaires à la confection de pâte à papier à partir de la cellulose du bois n'est pas innocent non plus. Cette industrie à la fin des années 30 était sérieusement concurrencée par... la fibre de chanvre, bien moins gourmande en eau. Tiens, tiens... De fait, avec l'appui de William Randolph Hearst (le Citizen Kane originel), propriétaire de milliers d'hectares de forêts (pour le papier) et accessoirement de la moitié des journaux du pays, Anslinger a lancé une énorme campagne de désinformation pour défendre les intérêts industriels de Dupont et de Hearst. En y ajoutant une grosse dose de racisme car les années 20 et 30 avaient été marquées par une très importante immigration mexicaine (des basanés) et noire (des plus basanés que les basanés) que les conservateurs américains voyaient d'un très mauvais œil (le même que celui de Jean-Marie). Le résultat fut le Marijuana Tax Act de 1937, taxant tellement la production de chanvre qu'elle fut abandonnée, d'autant plus qu'ajouté à cinq ans de prison, c'était assez dissuasif. Mais voyez plutôt les délicats messages de Harry Anslinger sur le sujet.
Mais pourquoi je vous parle de tout ça ? Parce que 90 ans après, nous en sommes exactement au même point et probablement avec les mêmes intervenants. Alors que le cannabis est légalisé dans 10 pays dans le monde, dans 16 états américains et probablement 5 de plus à l'issue des Présidentielles en 2024 (Floride, Pennsylvanie, New Hampshire, Hawaï, Dakota du Sud), alors que le Canada a réduit son marché noir de 96% en 5 ans, succès imparfait mais encourageant et impressionnant, alors que nos voisins allemands s'y sont mis depuis un mois et que cinq nouveaux pays européens proposent d'en faire de même en 2024 (Danemark, Pays-Bas, Irlande, République Tchèque et Belgique), nous, Français, en sommes toujours au même point. Un petit côté « Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ. Toute la Gaule est occupée par les Romains… Toute ? Non ! Car un village peuplé d’irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur. Et la vie n’est pas facile pour les garnisons de légionnaires romains des camps retranchés de Petrussium, Hennesyium, MoëtetChandium et BigPharmium… » Ca vous rappelle quelque chose ? Coucou Geraldus Minimus.
J'avais déjà consacré un article sur l'histoire mondiale et française du cannabis et de sa prohibition que vous pouvez lire ou relire ici Got to have Kaya now. Mais revenons à nos moutons (noirs, forcément). Pourquoi donc ce lien Anslinger-Darmanin et Dupond-Moretti ? Parce que la méthode n'a pas changé d'un iota. Parce que ceux qui influent la politique française inique en matière de cannabis et de stupéfiants sont sur la même ligne (aha) qu'il y a 90 ans. Remplacez Dupont de Nemours et Hearst par le lobby de l'alcool et des médicaments et vous aurez déjà une bonne idée des forces en présence. Car dans tous les pays qui ont légalisé, on constate une baisse de la consommation de l'alcool de près de 30%. Et dans chaque pays qui a légalisé, on se rend compte que le cannabis permet de faire baisser la consommation d'alcool chez ceux qui en sont dépendants et d'éviter de prendre des merdes chimiques vendues à prix d'or par nos amis de la pharmacopée nationale et internationale. La baisse de consommation d'alcool est mondiale, mais comprenez, notre PIB, nos exportations, nos voix aux prochaines élections, toussa toussa... Faudrait voir à ce que cette plante de merde ne nous empêche pas de vendre du Xanax, du picrate, du grand cru et de la 8.6 à tour de bras. Ca y est, vous commencez à comprendre ? Pourtant, ces industries rapportent certes, mais elles coûtent tant à notre société. Mais pas autant que le prix des places au pouvoir.
Alors, du coup, Gérald Darmanin (fils de cafetier à Valenciennes et premier à trinquer une bonne bière à la main) et Eric Dupond-Moretti (ancien avocat de dealers de très gros calibre) sont prêts à toutes les bassesses pour défendre , la fierté de la France, notre culture française, notre patrimoine, ceux qui sont toutes les semaines à l'Assemblée nationale comme lobbyistes (je ne parle même pas de la buvette gratuite). Voyez, 48 000 morts par an dus à l'alcool, c'est une fierté. 90% des magasins en France qui vendent de l'alcool sans rechigner à des mineurs, c'est une fierté. Des milliers d'accidents de voitures, viols, meurtres, c'est une fierté. Car les mensonges commencent là. Enfin, ils se sont intensifiés depuis que Gérald Darmanin est devenu ministre, à un point jamais atteint. De la désinformation pure et simple. Et on se fout des Trumpistes... Un exemple ? Allons-y.
Lorsque le gouvernement français lance une campagne contre la drogue au volant, Géraldichou appuie... sur le cannabis avec d'énormes mensonges. Mais analysons cette phrase : "Un décès sur cinq implique un conducteur ayant consommé de la drogue" puis "Le cannabis sème la mort. ensemble, luttons contre ce fléau". On parle de "la drogue" puis immédiatement du cannabis. Une stratégie employée par Gérald Darmanin à chaque fois. Ne surtout pas séparer le cannabis (non létal) de tout le reste. Que le cannabis seul ne soit impliqué que dans 4% des accidents (mortels ou non) et l'alcool dans plus de 30% des cas, que les tests soient à 85% inefficaces et ne permettent pas de savoir si le conducteur est CBD ou THC, sous influence ou non (les effets du cannabis disparaissent après 4 heures mais leurs traces restent plusieurs jours), tout ceci n'a aucune importance. Imaginez que vous ayez bu deux verres de rosé le samedi soir et que le lundi matin, vous soyez considéré comme positif lors d'un contrôle routier. Je vous passe les dernières études très sérieuses indiquant que les effets du cannabis au volant sont très limités par rapport à l'alcool, ça n'arrangerait pas le narratif gouvernemental mais au cas où, voici un étude présentée à la National Library of Medicine Cannabis and driving. Leur conclusion : Cannabis alone was not associated with higher odds of MVC, while acute alcohol use alone, and combined use of alcohol and cannabis were both independently associated with higher odds of MVC. En français : la consommation de cannabis ne mène pas à une augmentation des accidents sur la route quand l'alcool seul ou l'alcool associé au cannabis mènent à bien plus de chances d'avoir un accident. Des études telles que celle-ci, il y en a une palanquée depuis quelques années, mises sous silence dans notre beau pays de buveurs de vin, de cognac, de champagne et de bière. Encore une fois, le cannabis n'est pas innocent, il a des effets. Mais dans ce cas, bien moindres que l'alcool.
C'est toute la stratégie gouvernementale. On parle de drogue, des drogues afin d'éviter de parler d'une solution qui donne des résultats. Retirer de l'équation le cannabis en légalisant, c'est retirer 60 à 70% du marché aux trafiquants. Donc de leur force. Rien du tout. Ce n'est que 3 milliards sur les 5 milliards annuels du trafic en France. Une petite analogie pour aider : les trafiquants de stupéfiants avec la prohibition, les trafiquants de stupéfiants après légalisation. You shall not pass vs Ok, pass.
Alors certes, l'alcool est culturel en France. Combien d'entre vous se sont vus proposer de goûter à un verre bien avant leurs 18 ans ? 99,99%. Combien d'entre vous auront réussi à acheter de l'alcool avant 18 ans ? Beaucoup. Beaucoup. Beaucoup. "Tiens, goûte mon chéri". Voici la principale porte d'entrée à toute autre consommation possible. La théorie de l'escalade du cannabis vers d'autres drogues chère aux prohibitionnistes n'existe pas, un fait établi depuis plus de 40 ans. Le lien avec la schyzophrénie, balancé par notre Garde des Sceaux n'existe pas non plus. Par contre, la toute première ivresse (sans forcément être ivre), cette première expérience d'une substance aux effets psychotropes, elle vient bien, elle, de ce premier verre de vin qu'on tend vers un mineur pour qu'il goûte. Ca ne pose pas de problème avec l'alcool, c'est normal, c'est culturel. Mais posez-vous LA question : proposeriez-vous une cigarette à un mineur pour qu'il goûte ? Non. Jamais. Alors pourquoi avec l'alcool ? Oui, l'alcool est culturel, oui, l'alcool fait partie de la société depuis les Romains. Oui, l'alcool est présent dans 98% de nos films, dans nos chansons, dans nos traditions, dans notre culture, dans notre quotidien. C'est pourtant un produit dangereux, mortel. Mais "Bois un coup, bébé".
Rappelons à cette occasion la récente définition d'un produit stupéfiant par le Conseil Constitutionnel.
Voilà, en 2024, on en est toujours là à propos d'un produit non létal, avec des propriétés médicales prouvées, un produit infiniment moins néfaste (pas innocent, pas magique non plus) que nombre de ceux qui sont en vente libre, comme l'alcool, le tabac et des médicaments par paquets de douze (anxiolytiques, anti-dépresseurs et autres) qui ne sont jamais recherchés lors des accidents de la route. Jamais. Mais celui qui a consommé il y a trois jours et dont les effets du cannabis se sont depuis longtemps envolés en fumée (aha), lui, on lui tape dessus, on lui retire son permis et parfois, on peut faire basculer sa vie. C'est bien plus facile. Tellement plus facile que de taper sur l'alcool et le tabac dont les dangers pour soi, la société et dont le coût social sont infiniment supérieurs. Mais infiniment. Vraiment.
Alors pourquoi ? Parce que d'une part, le cannabis historiquement en France, c'est le haschich. Les invasions musulmanes. Les Arabes. C'est pas très catholique tout ça alors que le vin de messe, le sang du Christ, c'est bon, ça va. Et sa prhibition permet de faire de la sécurité, du chiffre, de l'action visible bien qu'inutile. C'est le premier point. Qu'importe que le cannabis soit désormais majoritairement de l'herbe, qu'elle soit produite principalement en Europe, ça reste une "drogue" de l'étranger. La nôtre est tellement mieux. Alors il faut faire la "guerre à la drogue" (pas les nôtres, hein, les autres) et Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti y mettent les grands moyens. Preuve en est, les résultats annoncés il y a quelques jours de six mois d'opérations intensives Place Nette, Place Nette XXL et Place Nette Turbo Méga V16 Injection contre "la drogue".
Voyons maintenant les résultats de cette guerre totale :
Six mois d'opérations (donc).
490 opérations Place Nette et Place Nette XXL.
76 934 effectifs de Police et de Gendarmerie.
50% du temps et des effectifs français.pour un coût estimé pour la société de 2 à 3 milliards. Une paille dans notre budget si florissant mais passons.
Pour quels résultats ? Eric et Gérald, nos Laurel et Hardy étaient très fiers d'annoncer sur tous les plateaux TV la prise (toujours en six mois, 180 jours) de 4 tonnes de drogues et quasiment 20 millions d’euros avec toujours les mêmes éléments de langage. 4 tonnes, 20 millions, dit comme ça, ça fait de l'effet. Mais maintenant, mettons ces chiffres en perspective de ce que l'on sait du marché français des stupéfiants. Rien que pour le cannabis, les Français consomment entre 1,2 et 1,5 tonne. Par jour. Oui, par jour. Soit 438 à 550 tonnes par an. Et l'argent du trafic de stupéfiants en France, c'est 13 millions et des brouettes. Par jour aussi. Laurel et Hardy sont donc très fiers d'annoncer qu'ils ont capté en 180 jours... 0,0004% de l'argent du trafic et à peine 3 jours de consommation française. Un rapide calcul indique qu'à ce rythme et avec autant de moyens, de temps et d'effectifs sur le terrain, il faudrait dans les 60 ans pour arriver à résoudre le problème. 60 ans. Vers 2084. "Je ne dirais pas que c'est un échec, je dirais que ça n'a pas marché" pourrait ajouter notre président. Effectivement, ça ne marche pas. Mais alors pas du tout. Autant vider l'océan avec une passoire dont un seul trou est bouché. Pendant ce temps là, au Canada, le trafic a été réduit de 96%. En à peine 6 ans. Oui, 96%.
Une statistique hallucinante. En cinq ans, les crimes liés aux stupéfiants ont baissé de 25%. Mais qu'en disent Laurel et Hardy ? Dupond-Moretti : "Ceux qui pensent que l'herbe est plus verte ailleurs, je pense que ceux-là se trompent". C'est vrai, Eric. 100% de marché noir en France depuis 53 ans, une politique répressive qui n'a absolument aucun effet sur le prix des produits, des prises proche du ridicule et - 96% de marché noir de l'autre côté en six ans mais "L'herbe n'est pas plus verte ailleurs". Son intervention ci-dessous à BFM est truffée de ces mensonges. Ces résultats nationaux, même pas décevants tant ils sont ridicules et prévisibles sont la preuve que la "guerre contre la drogue" ne marche pas. Imaginez bien que si Nixon, Reagan, la CIA, le FBI et la DEA ont échoué, c'est pas nos vaillants fonctionnaires en bleu, en beige ou en kaki qui vont y arriver. C'est la raison pour laquelle Eric Dupond-Moretti et Gérald Darmanin mentent TOUS LES JOURS sur le sujet. Ils savent que leur résultat est misérable et s'ils ne le savent pas, c'est qu'ils sont doublement incompétents.
Le couvre-feu pour mineurs, "une mesure efficace": l'interview en intégralité d'Éric Dupond-Moretti
Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, était l'invité de BFM Politique ce dimanche 28 avril.
Un autre mensonge ? Mais un gros alors : "On constate en réalité qu'il y a, depuis que la loi a été votée (en 2018), deux millions de consommateurs en plus". Deux millions de consommateurs en plus, c'est vrai. Ce qu'omet, oh à peine volontairement, de dire notre Garde des Sceaux et Ministre de la Justice, c'est que Statistics Canada, voix officielle du gouvernement canadien, avait prévu dès 2018 cette augmentation logique entre consommateurs estimés avant légalisation (donc peu enclins à dire qu'ils consomment vu que c'est interdit) et marché réel après légalisation. Des chiffres documentés par le gouvernement du Canada qui s'était trompé sur un point. Ils prévoyaient encore 23% de marché noir après légalisation. En 2024, le marché noir est à ... 4%. En France, on estime le nombre de consommateurs à 5 millions. Il doit y en avoir probablement deux ou trois millions de plus mais ça, Eric Dupond-Moretti ne vous en parlera pas.
Allez, un dernier mensonge, gros comme la panse bien remplie de notre Garde des Sceaux par des années d'agapes payées avec l'argent des gros dealers qu'il a défendu. Allons-y sur les Etats-Unis : 16 états ont déjà légalisé le cannabis récréatif, 5 nouveaux états souhaitent le faire en 2024 (mais ça ne marche pas, la légalisation) et 48 états sur 50 ont légalisé le cannabis thérapeutique (dont les fleurs actuellement sont interdites aux malades en France sur demande... de Gérald Darmanin). Eric Dupond-Moretti prend étrangement deux exemples de ce qui n'a pas marché, omettant tous ceux avec des effets positifs. "En Californie où ils avaient promis un monde sans trafic ni délinquance, c'est un échec patenté". Oui, c'est vrai. Il y a des légalisations totalement ratées et la Californie en est un exemple. Produits 50% plus chers que le marché noir, taxes énormes sur l'ensemble de la chaîne de production, la Californie a foiré sa légalisation. Pour autant, elle ne souhaite pas revenir en arrière mais l'amender. Seul un état sur 16 souhaite actuellement repénaliser les stupéfiants, du fait, notamment de la crise du Fentanyl, drogue malheureusement légale aux Etats-Unis mais prescrite dépendant des années par des médecins véreux pour des maux souvent bénins. C'est l'Orégon, cité comme par hasard en mauvais élève par Eric Dupond-Moretti qui veut revenir sur la légalisation mais il omet, une fois de plus, de dire la vérité. L'Orégon va repénaliser l'héroïne, la cocaïne et autres saloperies chimiques. Mais pas le cannabis. En 2024, 246 millions d'Américains ont accès à un cannabis légal.
Les mensonges sont quotidiens sur le sujet. Gérald Darmanin annonçait dans la Provence que les points de deal ont quasiment été divisés par deux. Quelle blague. Ces points pour leur grande majorité se sont déplacés de quelques mètres, de quelques rues quand ils ne reprennent pas exactement la même position le lendemain. Une stratégie qui ne sert qu'à une chose, faire place nette... pour les trafiquants étrangers, souvent Tchétchènes qui valident l'adage "La nature a horreur du vide" presque autant que les liasses de billets sales. Notre ministre de l'Intérieur est le spécialiste du mensonge constant. Il annonçait il y a trois jours que c'est le résultat des opérations Place Nette qui a poussé à l'Uberisation du marché et à la livraison de stupéfiants alors que cette tendance avait démarré avant le Covid et s'est naturellement développée pendant le confinement. Mais non, c'est grâce à Gérald et ses petits bras musclés qui, rappelons-le, a capté fièrement 3 jours de consommation française (reste 362 jours qui passent pendant ce temps là) et 0,0004% de l'argent du trafic avec 80 000 hommes (!!!) en six mois. Youhouuuuuu, Gérald, on se réveille. C'est pas comme ça que tu vas devenir présidentiable en 2027.
Le seul résultat plausible, quantifiable de ces opérations, la seule vérité, c'est la disponibilité, inchangée, et le prix. Et depuis 2017, les prix n'ont pas bougé. Ah si, le prix de la cocaïne a baissé car cette merde est de plus en plus populaire. Mais continuez comme ça, Gérald et Eric à mentir tous les jours, au mépris de l'intelligence, au mépris de la santé publique de 5, 6, 8 millions de consommateurs qui, comme la plupart des consommateurs d'alcool, ne sont pas des usagers à risque, sont responsables et loin d'être des délinquants "qui fument le samedi soir un joint qui a le goût du sang sur le trottoir", énième outrance, énième mensonge.
Comme le disait Georges Apap, ancien Procureur de Valence (pas spécialement un hippie) : "Les drogues ne sont pas interdites parce qu'elles sont dangereuses, les drogues sont dangereuses parce qu'elles sont interdites". C'est la prohibition qui tue, pas les drogues. Regardez les résultats de la dépénalisation depuis 2001 au Portugal, regardez les résultats d'une volonté d'associer Justice, Police et santé autour d'un constat, les stupéfiants font partie de notre société. Alors autant appliquer la meilleure politique possible, celle de la réduction des risques. Continuez à arracher des plants dans un jardin, à choper de l'usager, de la petite main sans quasiment jamais attraper les gros bonnets qui se la coulent douce à Dubaï ou au Qatar. Continuez. Un jour, la pression européenne, économique, sociétale sera trop forte et vous serez obligés de changer de politique. Et vos amis du vin et de la pharmacologie seront obligés de faire avec. Et vous verrez qu'étonnamment, quand on légalise le cannabis, qu'on légifère, qu'on organise, qu'on fait de la prévention auprès des jeunes, vous verrez que la consommation se régulera, que la société ne s'effondrera pas, comme elle ne s'est pas effondrée au Canada, aux USA et dans d'autres pays qui, non Gérald, ne "s'en mordent pas les doigts", énième mensonge, énième élément de langage d'un gouvernement qui fait perdre des années de politique de santé publique aux Français, des années de recherche et développement à nos entreprises, des années d'expérience dans une industrie mondiale florissante et des années à nos agriculteurs qui vont tellement bien en ce moment. Pour rien.
Si vous aimez connaître le contexte pour juger des choses, si vous acceptez le fait que le cannabis est désormais culturel en France, pas autant que l'alcool mais culturel tout de même (les Gaulois en mettaient dans leur vin, le saviez-vous ? Rabelais en parle dans ses livres. Le saviez-vous ? La Canebière, c'est la Chenevière, le saviez-vous ? La France est le premier producteur européen de chanvre, le saviez-vous ?), je vous encourage à propager ce long article et à lire le document récent de NORML France, "Depuis que Gérald Darmanin est Ministre" dont je vous dévoile quelques pages ci-dessous et qui fait un état des lieux récent au niveau mondial, européen et français sur la question. NORML France est l'émanation de NORML, plus ancienne association (1970) militant pour des changements de lois concernant le cannabis. NORML, reçu par Biden récemment à la Maison Blanche concernant les pardons à de simples usagers ayant fait de la prison pour avoir consommé une plante pas innocente mais non létale, aux propriétés thérapeutiques documentées depuis les Chinois, en passant par les Egyptiens et que quelque milliers de scientifiques étudient actuellement avec plus de 20 000 études sur le sujet. Grâce aux légalisations.