18 Octobre 2011
... Attention, cet article est garanti sans "Tu quoque mi fili", "Alea Jacta Est" ou "Quo Vadis ?". Si vous vouliez en savoir plus sur la mort de Vercingétorix, si vous aimez Brutus plus que de raison et si vous pensiez voir le nez délicieux de Cléopâtre, passez votre chemin. De Jules César, il ne sera point question mais de César Domela, oui. César Domela est un de mes artistes préférés. Je n'utiliserai pas le qualificatif "peintre" car Domela fut plus que ça.
Domela est né aux Pays-Bas en 1900 du fruit des amours de Bertha et Ferdinand Domela. En 1924, il rencontre Piet Mondrian et Théo Van Doesburg en plein développement du mouvement De Stijl. Mais là où Van Doesburg et Mondrian prônent le radicalisme de la ligne droite ou horizontale, Domela lui a des envies de diagonales, de courbes, d'autre chose que ce style sublime certes mais un peu froid.
À partir de 1932, il introduit la courbe dans ses œuvres. Il expose avec Kandinski, Nicolas de Staël à la galerie Jeanne Bucher et les plus grands (Braque, Picasso, Dora Maar, Lanskoy) saluent son travail. Mais c'est surtout à partir des années de guerre que le travail de Domela m'intéresse. Après avoir évité de peu de se faire arrêter par la Gestapo, Domela se réfugie dans le sud, à Nice. Il y retrouve les Delauney, Jean Arp, Magnelli et Le Corbusier. Pendant cette période de disette, impossible de se procurer de l'huile, des toiles. Alors Domela va se nourrir de ce qu'il peut trouver pour continuer à créer. Eléments en trois dimensions, matières pauvres ou riches, Domela utilise tout ce qu'il trouve pour s'exprimer. Et il le fait bien.
Un peu oublié, moins coté que Mondrian et Van Doesburg, Domela exposera pourtant jusqu'en 1990 avec une rétrospective personnelle à Paris en 1976 à la galerie Marguerite Lamy, une autre en 1980 à la Galerie de France et une participation à l'exposition Kandinski en 1984. Domela meurt en 1990 à Paris, laissant derrière lui une œuvre immense, hétéroclite et sublime. Ave Cesar, ceux qui ne t'oublient pas te saluent.