1 Octobre 2012
... Imagine un instant que vous soyez galeriste. Ce sont des choses qui peuvent arriver dans la vie. Un de vos
collectionneurs (averti) vous commande pour l'anniversaire de sa chère et tendre une œuvre d'une magnifique artiste (disons qu'elle s'appelle Phedia Mazuc) de votre galerie (disons qu'elle
s'appelle SHAG). Détail qui a son importance, ce collectionneur habite Toulouse.
Ni une ni deux, vous évaluez les différentes possibilités pour que cette œuvre (sublime) de format très honorable (80x80 cm sur 10 cm de profondeur) arrive en temps et en heure dans la ville Rose. Vous appelez vos convoyeurs habituels qui cette fois-ci ne répondent pas à vos attentes. Alors vous tentez les moyens traditionnels et vous appelez un spécialiste, un professionnel de la profession (disons DHL). Là, vous vous dites que des pros comme ça, ça connaît son métier et que direct, l'œuvre arrivera à Toulouse en 24 heures comme ils le précisent. Vous faites confiance. Vous y allez. Et là, grâce au suivi du colis sur internet, vous regardez comment ce paquet va être acheminé. Logiquement, vous vous dites que Paris-Toulouse, c'est pas bien compliqué, ça fait dans les 700 bornes et que, parti du XXe arrondissement à Paris vers 15h, votre paquet va transiter soit par la gare la plus proche avec des trains vers le sud, soit par avion.
Effectivement, votre paquet est en transit vers Orly. Donc, tout va bien. Quand, au bout de 24 heures, votre collectionneur vous rappelle pour vous dire qu'il n'a toujours rien reçu, là, vous commencez un peu à douter. Alors vous retournez sur la page du suivi DHL. Et soudain, vous découvrez que d'Orly, votre colis est allé à Bruxelles. Ah. Tiens. Etrange tout de même.
Le vendredi étant passé, dès la première heure du samedi matin, soit vers 11h on n'est pas des brutes non plus, vous téléphonez à DHL. Et évidemment, le week-end, vous avez droit à la boite vocale, fort sympathique au demeurant mais un peu énervante quand vous flippez votre race quand à la localisation du colis sus-cité. Donc, direction internet. Et là, coup de théâtre, vous vous apercevez que votre paquet à destination de Toulouse qui a transité par Orly puis Bruxelles est désormais... à Leipzig. Très logique.
Le dimanche, votre paquet se balade à Leipizig (ah son Mont Monarchenhügel, son église Saint-Thomas, sa vieille Bourse, sa population interlope, son Lokomotiv Leipzig), il fait un peu de tourisme en allant de l'aroport au centre de tri puis à l'agence puis de nouveau à l'aéroport où il s'envole enfin en direction de Toulouse.
Et c'est dans l'après-midi, tranquille benèze et malheureusement bien bugné (chier, bordel) que l'objet tant convoîté arriva enfin à son point de destination à Toulouse après avoir effectué un joli trajet de pas loin de 3000 km pour y parvenir. Une logique imparable qu'il faudra quand même qu'on m'explique un jour. La mondialisation sans doute.