14 Septembre 2017
" Foutons-nous, mon âme, foutons-nous dare-dare,
Puisque pour foutre nous sommes tous nés ;
Si tu adores le vit, moi j’aime le con,
Et le monde serait con s’il n’en était ainsi.
Et si post-mortem il était honnête de foutre
Je te dirais : Foutons-nous jusqu'à en mourir,
Pour foutre ensuite dans l'au-delà Adam et Eve,
Qui trouvèrent si déshonnête mort. "
" C'est vrai, tu as raison, car si ces deux gredins
N'avaient pas mangé la traîtresse pomme,
Je sais que les amants n'auraient pas eu d'envies.
Mais laissons là les mots, et jusqu'au fond du coeur
Plante-moi ton vit, fais qu'à sa pointe se brise,
L'âme qu'il fait tantôt naître et tantôt mourir ;
Ne laisse pas hors de la motte les couillons,
Nécessaires témoins de tout foutu plaisir."
L'Arétin, dramaturge, poète et écrivain italien - 1492-1556.