Tu vois une petite lumière descendre sur ton ventre
pour t'éclairer
- Une femme s'étire comme une fusée - Au coin là-bas une ombre lit Ses pieds libres sont trop jolis
Court-circuit au coeur Une panne au moteur Quel aimant me soutient Mes yeux et mon amour se trompent de chemin
Un rien Un feu que l'on rallume et qui s'éteint J'ai assez du vent J'ai assez du ciel Au fond tout ce qu'on voit est artificiel Même ta bouche Pourtant j'ai chaud là où ta main me touche La porte est ouverte et je n'entre pas Je vois ton visage et je n'y crois pas Tu es pâle Un soir qu'on était triste on a pleuré sur une malle Là-bas des hommes riaient Des enfants presques nus parfois se promenaient L'eau était claire Un fil de cuivre rouge y conduit la lumière Le soleil et ton coeur sont de même matière
"Chauffage central" de Pierre Reverdy in Sources du vent (Ed. Maurice Sachs, 1929)