C'est jeudi, c'est poésie

Désolé, pas de coquin aujourd'hui, juste de la belle poésie. Ce serait indécent avec ce qui se passe à quelques milliers de kilomètres. Alors je vous ai sorti un poème du plus grand poète ukrainien Taras Chevtchenko (bon, avec une jolie image d'Olga Kurylenko, Ukrainienne de talent également).

Le Testament

Quand je mourrai, enterrez-moi
Dans une tombe au milieu de la steppe
De ma chère Ukraine,
De façon que je puisse voir l’étendue des champs,
Le Dniéper et ses rochers,
Que je puisse entendre
Son mugissement puissant.

Et quand il emportera de l’Ukraine
Vers la mer bleue
Le sang des ennemis, alors
Je quitterai les prairies et les montagnes

Et m’envolerai
Vers Dieu lui-même
Pour lui offrir mes prières
Mais jusque-là
Je ne connais pas de Dieu !

Enterrez-moi et debout !
Brisez vos fers,
Et arrosez du sang impur des ennemis
La liberté !
Puis, dans la grande famille,
La famille nouvelle et libre,
N’oubliez pas d’accorder à ma mémoire
Une bonne parole !

Taras Chevtchenko, Le Testament, 1921.