8 Octobre 2013
... Dans les disques d'Or de moi (voir ici Les Disques d'Or de moi), il fallait forcément une place de choix pour le groupe Kiss que je vénère (non, les jeunes, je ne suis pas en colère) depuis mes 10 ans, ce qui nous ramène à avant-hier. Love Gun est un de leurs opus que je préfère car il va du rock brut (I stole your love, Love Gun) à la ballade 60's de filles à voix ("And then she kissed me", reprise des Crystals de Phil Spector en 63, reprise ensuite par les Beach Boys). Déjà, Love Gun, c'est une pochette. 4 super-héros triomphants dans un temple aux colonnes tendues par le désir qui, euh et des femmes lascives, énamourées à leurs pieds. Tout un programme qui titille le spaghetti du jeune homme encore naïf et candide que je suis alors. Une œuvre de Ken Kelly qui aime les femmes rebondies et l'heroic-fantasy et les strings en peau de gnou tanné (j'ai vérifié) (link).
Love Gun, c'est un déluge qui s'abat d'entrée sur vous avec la chanson d'intro "I stole your love". Oh que oui, j'ai volé ton amuuuur et tu ne le récupèreras pas de sitôt ma cocotte. Mais au moins, c'est simple comme situation : "I remember the day that we met, i needed someone, you needed someone, yeaaah". Les bases sont posées, tout le monde est content, mettons papa dans maman et avançons en chantant. Rythme effréné, Paul Stanley qui lâche les décibels de son inimitable voix haut perchée, "I stole your love" est un titre à ne pas écouter en voiture sous peine d'excès de vitesse assuré.
Christine Sixteen casse le premier trip de départ et nous remet à une vitesse honorable. Là, on "cruise" tout en douceur, le coude au bord de la fenêtre jusqu'à la sortie du lycée où la charmante Christine de ses 16 ans tout frais nous fait un effet pas possible au niveau du calfouète. Certes, Christine est ferme, certes, elle est rebondie mais s'il vous plaît, un peu de bienséance, ce n'est encore qu'une enfant. Mais non, pas possible car Christine est aussi hot le jour que la nuit alors, comprenez, difficile d'y résister.
Alors "Got love for sale", c'est finalement une équation très simple. Monsieur (Gene Simmons, la plus grande langue du Queens) veut jouer au docteur mais comble de malheur, madame ne veut pas car elle a la migraine et Gene n'a plus de Nurofen Flash sur lui, juste un gourdin bien tendu qu'il va se mettre sur l'oreille en attendant. Gene va donc négocier pendant 3 minutes 29 secondes avant d'aller donner tout son amour ailleurs que dans madame pour la soirée. Et croyez bien qu'il le regrette. Quoique.
"Shock me" reprend l'expérience personnelle d'Ace Frehley qui s'était électrocuté lors d'un concert en 76, à Lakeland, Ohio. C'est l'intérêt de la guitare sèche, même sur sol mouillé. Mais ça ne donne pas pareil que le riff simple mais efficace d'Ace pour cette ritournelle électrisante que Claude François aurait apprécié.
"Tomorrow and tonight" exprime bien le fait que parfois, Kiss se loupe comme il faut et s'enferme dans un truc vaguement pop, vaguement rock un peu pourri mais qui, au final, reste obstinément dans la tête. Souvent un peu simpliste, la musique de Kiss se déguste sans forcer, à la cool. Ce n'est ni du Sepultura, ni du Europe mais quelque chose entre les deux qui fait parfois mouche et parfois pas.
Alors que Love Gun qui suit, là, c'est du meilleur Kiss. Riff qui rape, ratata de mitraillette, mur de guitares et Paul qui met tout ce qu'il a dans les trémolos pour que toi, femelle, tu aie instantanément les tétons qui pointent. Paul est un télékinétique sonore. Il peut le faire. Et ces paroles, ces paroles ! "I really love you, baby. I love what you've got. Let's get together, we can ... get hot. No more tomorrow, baby, time is today, girl i can make you feel... ok". Et attendez la suite. "No place for hiding, baby. No place to go. You pull the trigger of my love gun". Oh oui, vas-y, appuie sur ma gachette d'amour. Voyez le contexte ? Mais c'est diablement efficace, ça monte, ça monte et ça déchire le ciel sur le solo d'Ace Frehley pour repartir pour un tour et l'un dans l'autre comme disait la jeune mariée, ça se termine bien.
"Hooligan", à défaut d'être une chanson inoubliable nous montre le bel organe de Peter Criss qui se démerde très bien quand il n'est pas bourré comme un Poivay le soir de la Saint-Patrick. Et quelques moments de grâce d'Ace Frehley (si c'est bien lui, des fois qu'il se soit réveillé pour la séance de 17h).
"Almost Human" est un peu à l'image de Gene Simmons : parfois un peu lourd, poisseux mais finalement pas si désagréable que ça quand on s'y habitue.
"Plaster Caster" est un hommage non déguisé (ou alors très mal) à Cynthia Albritton, plus connue sous le sobriquet de Plaster Caster qui a moulé pas mal d'organes génitaux de rockeurs car elle avait du plâtre sous la main et la main légère. C'est toujours mieux que la cuisse. Gene Simmons, encore lui, fait dans la finesse avec "my love is in her hands", "my love is perfection" et "she wants me all time to inject her" qui en dit long sur le garçon.
Enfin, intrigant, cette reprise légèrement remaniée de "Then he kissed me" des Crystals du vénérable et vénéré Phil Spector en 1963, sobrement transformée en "Then she kissed me" cause que Kiss, c'est pas des pédés, quoique pour Paul Stanley, y'a des doutes mais il fait ce qu'il veut après tout, c'est sa vie.
En espérant que cette plongée dans Love Gun vous a plu et en vous remerciant bien beaucoup, veuillez recevoir mesdames et messieurs mes salutations moyennement distinguées car les plus distinguées sont au pressing et je ne les récupère que demain.