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Eparpillé façon Puzzle.


... Hier soir, je suis allé voir le nouveau film de Jacques Audiard car c'était le jour de sa sortie nationale et j'aime le travail de Jacques Audiard, ce qui faisait deux bonnes raisons pour me rendre dans une salle obscure et trop chauffée. "Regarde les hommes tomber" m'avait sacrément remué, "Sur mes lèvres" m'avait totalement scotché et "De battre mon cœur s'est arrêté" avait chaviré le mien pour la force de sa réalisation, la finesse de son montage, de sa musique et la puissance d'interprétation de Romain Duris, Niels Arestrup et autres.





Auréolé de son Grand Prix au Festival de Cannes, "Un Prophète" affichait une queue longue comme un retour de Brest en voiture sous la pluie ou une scène avec John Holmes, au choix. Jacques Audiard a déjà son public comme son auguste papa Michel et John Holmes avaient et ont toujours leurs fans inconditionnels, dont moi. Jacques Audiard prend son temps pour faire des films. John Holmes non mais c'est parce qu'il est mort en 88. Depuis "De battre mon cœur s'est arrêté", il s'est passé quatre ans. Non que Jacques Audiard soit lent dans la réalisation, non, non. Mais étant scénariste de formation, il prend le temps de sculpter, ciseler et affiner la moindre de ses phrases, le plus petit détail de ses films. Il est comme ça. On ne le refera pas.





"Un prophète" est lié, soutenu, porté par la prestation de ses acteurs, dirigés de main de fer dans un gant de velours par Jacques Audiard qui prouve une fois de plus qu'en matière de direction d'acteur, il est un grand parmi les grands. En résumé, c'est loin de "Plus belle la vie". Tahar Rahim, débutant possédé dans le rôle central de Malik El Djebena est une révélation digne de Fatima à Lourdes, Niels Arestrup en maffieux corse est magnifique, instantanément crédible, bien plus que Gérard Lanvin, aaaah ha ha ha ha j'en rigole encore, c'te blague quand même, en Charlie Bauer, aaahh ah ah ah, dans le pourtant très bon "Mesrine". Adel Bencherif, Hichem Yacoubi, Reda Kateb est éblouissant en gitan, Antoine Basler, Jean-Philippe Ricci, ils sont tous parfaits, sans exception. Du maton au fantôme, des corses aux barbus, les performances sont impressionnantes et sa vision de l'univers carcéral est radicale, sûrement très vraie et rendue avec une grande finesse. Alors que dans "Plus belle la vie", la seule chose impressionnante, c'est son audience. Comprend pas.





Pourtant, voici que point l'ombre d'un bémol et quand l'ombre du bémol se pointe, l'ombre du bémol n'est pas là pour rigoler. À tout vous dire, je me suis un peu emmerdé la dernière demi-heure. Le film, pour moi, est un peu long, il ne tient pas son rythme, s'englue et verse parfois, par moments, dans la caricature. On se doute bien de la fin, on sait qu'il va falloir tuer le père, que petit deviendra grand, qu'ils ne se marieront pas et qu'ils n'auront pas beaucoup d'enfants. Et c'est un petit peu dommage car ça retombe comme un soufflé soit pffffit. Mais bon, c'est quand même vachement mieux que la grande majorité des daubes qui sortent tous les mercredis. Alors allez-y, malgré cette critique mitigée et faites-vous votre opinion car la mienne n'est que la mienne et ce serait dommage que vous ne vous fassiez pas la votre aussi car c'est la votre et pas la mienne.


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