27 Avril 2014
... Se réveiller avec la boule au ventre, ne rien pouvoir avaler à part un peu de café, lire L'Equipe, regarder encore cette saloperie de classement en espérant qu'un miracle se soit produit pendant la nuit mais non : PSG 16e, 40 points, Toulouse 17e 39 points, Lens 18e 39 points. 38e et dernière journée de championnat. Putain, ça pue quand même. Attendre fébrilement la compo, recharger la page, encore. La voilà : Landreau, Ceara, Camara, Yepes, Armand, Chantôme, Bourillon, Clément, Rothen, Pauleta, Diané. Une équipe de warriors. Se dire malgré tout que c'est pas gagné. Mais qu'on y croit. Faut bien.
C'est ça être supporter du PSG à l'époque. Depuis le début des années 80, t'en as vu des hauts et des bas, des matchs couperets, des désillusions, des buts à la 89e, des bêtes noires, des crises de novembre. T'es habitué à tout ça. Attendre 20h50, fébrile, anxieux, mort de frousse, franchement. Voir que plus de 800 supporters ont fait le déplacement pour pousser, hurler, chanter, soutenir. Bravo les mecs. Coup de sifflet. Essayer de sentir l'état d'esprit de ton équipe sur les premiers contacts, sur le pressing. Ils sont bien en place.
Monter à 150 pulsations sur la première occase de Chantôme. Putain, pas loin. Se bouffer les ongles. Cloper. Trépigner. Se lever à moitié quand tu vois Diané reprendre le ballon (c'est dingue comme tu "sens" qu'une action va aller au bout parfois) sur une passe de Chantôme qui est encore allé au charbon. Sur l'aile droite, Amara contrôle, adresse une frappe sèche, limpide entre les jambes d'Afolabi. But ! T'y crois. T'es sur la pelouse avec eux. Tu leur saute dans les bras. C'est reparti. Contre-attaque rapide de Diané, énorme occase de Pauleta juste avant la mi-temps. Fuck, dans le petit filet. Tu frises la crise cardiaque. Mais ça va. Ca tient.
Retour des vestiaires. L'équipe recule progressivement. Réflexe naturel de défense. Pancrate (aha) tente sa chance, puis Isabey. Tu serres les fesses. Et tu hurles contre la Zoume et son marquage très lâche sur un énième corner. But de la tête, Ndaw à la 74e. C'est pas possible, c'est pas possible ! Les mecs réagissent, ils poussent. Mais il reste si peu de temps. Pressing. Yes, allez les mecs ! Balle récupérée à 35m du but sochalien par Gregory Bourillon, passe instantanée dans la profondeur vers Diané qui foire son contrôle mais qui se reprend en vitesse et, désespérément, tacle le ballon en extension du bout du pied. Ce ballon qui roule, roule, roule entre les jambes du gardien, in-ter-mi-na-ble-ment et qui entre dans le but pour sceller le destin. Plus que 7 minutes à faire dans ton froc. L'abritre siffle, enfin. Paris reste en D1. Amara Diané a sauvé Paris. Un vrai miracle.