15 Mars 2016
Ô rage, ô désespoir, ô vieillesse enn... ah non, c'est pas ça. Né à Paris de parents Tunisiens, El Seed est un calligraffiteur de grand talent qui a œuvré un peu partout dans le monde et encore récemment sur le Pont des Arts (son site ici elseed-art).
Dans son tout dernier projet "Perception", il s'est intéressé au sort peu enviable des "Zabaleen" (le peuple des poubelles) des coptes de Zaraeeb, dans les faubourgs du Caire, à Manshiyat Nasr et après c'est la deuxième à droite, si vous voulez tout savoir. Depuis des décennies, cette communauté vit du ramassage des ordures du Caire et a développé son propre système de recyclage des déchets. Elle est pourtant perçue comme dégoûtante, sale, marginale, entraînant une forte ségrégation de sa population et une ostracisation au quotidien alors que c'est elle qui nettoie tous les jours le Caire de ses monceaux d'ordures.
Afin de sensibiliser sur la situation de cette communauté et lui offrir une voix qu'elle n'a pas, El Seed a crée, avec l'aide de la population, une œuvre anamorphique sur près de 50 immeubles. Une œuvre visible d'un point de vue unique, celui-ci étant situé sur le mont Moqattam en surplomb. L'œuvre reprend les mots de Saint Athanase d'Alexandrie, évèque copte du 3e siècle qui aurait dit quelque chose comme "Quiconque veut voir la lumière doit d'abord s'essuyer les yeux", ce qui tombe sous le sens mais fallait y penser et le dire et ça, c'est fait.
Afin de redonner une voix à ce peuple, El Seed a créé, avec l'aide de la population locale, une œuvre anamorphique sur près de 50 immeuble, le tout étant uniquement visible de la montagne Moqattam en surplomb. Par cet acte, il cherche également à nous questionner sur notre niveau de jugement et de méconnaissance face à des communautés différentes (genre migrants ou roms, ça marche aussi). L'œuvre inclut les mots de Saint-Athanase d'Alexandrie, un moine copte du 3e siècle "Quiconque veut voir la lumière doit d'abord s'essuyer les yeux", ce qui est frappé, aye, du bon sens.
El Seed a été accueilli, intégré à cette communauté qui semble vivre dans les ordures alors qu'elle vit des ordures. Toutes celles qu'elles recueillent, nettiyant ainsi le Caire depuis des générations.
Pour retrouver le travail d'El Seed, il est aussi sur Facebook ici : facebook.com/elseed.artist