12 Novembre 2019
... Je me rends compte, à mon grand regret, qu'en 2688 articles, je n'ai encore jamais évoqué sérieusement l'immense talent de Sergio Toppi. Un dessin par ci ou par là mais c'est pas sérieux, tout ça. Schlak, schlak, schlak, flagellation. Sergio Toppi est un dessinateur italien né en 1932 et décédé en 2012 mais entretemps, il nous a laissé quelques chef-d'œuvres car non seulement il dessinait avec maestria (une copine), de l'encre et un talent certain mais il était avant tout un cinéaste de l'image, faisant fi des cadrages rigides habituels qu'ils faisaient voler en éclats, schlaaa, au profit du récit.
Toppi, c'est l'explosion de tous les codes, la narration pure, fluide, libérée de tout carcan. Toppi, c'est à la fois l'infinie délicatesse du détail dans une tempête de courbes, de pleins, de déliés et d'idées qui réinventent la page. Toppi, c'est aussi un récit qui va loin, des mystères et des aventures des îles Pacifique à l'Abyssinie autour d'un collectionneur mystérieux mais on vous en dit pas plus, gardons un peu de suspense.
De Sergio Toppi, je vous recommande... tout. La série du Collectionneur (Le Joyau Mongol, L'Obélisque Abyssin, Le Sceptre de Muiredeagh, Le Calumet de pierre rouge, Le Collier de Padmasumbawa), Sharaz-De, reprise libre du mythe de Shéhérazade et tout le reste. Certaines œuvres sont en couleur mais je préfère l'épure des versions noir et blanc. Et SVP, pour me faire plaisir, ne vous ruez pas sur Fnac.com ou Amazon. Allez voir votre libraire et demandez-lui de vous commander du Toppi. C'est toujours ça de gagné que Jeff Bezos n'aura pas dans sa nouvelle maison de 8000m carrés.