30 Novembre 2008
Bon, ok, je suis à la
bourre de deux mois... mais je ne lis pas Beaux-Arts tout le temps. Ca coûte trop cher. 6,80 € quand même. C'est dingue comme la culture se démocratise.
Depuis le 10 Septembre et jusqu'au 21 Décembre, la Fondation Cartier-Bresson célèbre le centenaire de sa naissance
avec une très bonne idée : une exposition croisée Walker Evans/Cartier-Bresson avec pour thème "Photographier l'Amérique (1929-1947)".
Si vous ne connaissez pas encore Walker Evans, d'une, ce n'est pas grave, et de deux, vous en avez de la chance, ignares que vous êtes.
Walker Evans, C'EST L'Amérique. Ok, avec Robert Frank, Lee Friedlander, Robert et Ansel Adams et Lewis Baltz mais peu ont su capturer son essence même avec tant de justesse. L'Amérique de Walker Evans, c'est celle de la crise de 29 d'abord, alors qu'il travaillait pour la FSA, la Farm Security Administration pour rendre compte des ravages de la crise sur les fermiers américains, comme d'autres immenses photographes : Dorothea Lange, Arthur Rothstein, Ben Shahn.
C'est l'Amérique de la Nouvelle-Orléans qui vous hurle à l'oreille, c'est le Sud et ses colonnades, sa ségrégation
et ses richesses. C'est celle du métro de New York où il prenait des portraits à la sauvette, après avoir bricolé sa veste pour pouvoir photographier sans être vu. C'est Brooklyn
délabré, c'est la rue, les gens, la vie au plus près, down to the bone. Evans, ce sont ces coins de rues que vous avez vu mille fois, ces poteaux et ces fils électriques qui lézardent le
ciel en triangles inégaux, ces boutiques miteuses, ces maisons, ces églises dont regorge l'Amérique.
L’exposition présente quatre-vingt six
tirages d’époque. Les oeuvres de Walker Evans proviennent d’institutions américaines (Getty, MoMA) et de collections privées; celles de Cartier-Bresson, dont plusieurs
inédites, sont issues de la collection de la Fondation HCB.
Les images présentées ont été réalisées entre 1929 et 1947 dans des environnements urbains (New York,
Washington, Chicago, Californie) et dans le Sud : Mississipi, Alabama, Louisiane.
Ben alors ? Vous êtes encore là ? Allez, déguerpissez et allez vite voir Walker Evans vs Cartier-Bresson. Pour ma part, je mets 20 dollars sur l'Américain. Dans son regard, il y a toute la soif de l'Amérique.
Plus d'infos sur l'exposition et la Fondation HCB ici : link