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Expo Fred Stein au Pershing Hall 14 Décembre

Fortement engagé dans la pensée socialiste de la première moitié du 20ème siècle, ami de nombreux écrivains, artistes, hommes politiques, Fred Stein fut à travers ses photos le témoin passionné de cette période essentielle précédant et suivant le Deuxième Guerre mondiale. Parallèlement aux scènes de rue – de passants, d’enfants, de vitrines de magasins - prises à Paris entre 1933 et 1941, puis à New York jusqu’en 1966, Fred Stein va réaliser des portraits d’hommes et femmes célèbres de l’époque. Fred Stein a laissé une œuvre impressionnante, comprenant plusieurs milliers d’images.


Fred Stein est né à Dresde, en 1909. A la mort de son père rabbin, il a six ans.

 Adolescent séduit par le socialisme, il suit des études brillantes en droit. Mais, à l’avènement du nazisme en 1933, ce diplômé ne peut prêter serment pour des '' raisons raciales et politiques ''. Peu après l’arrestation d’amis proches, prétextant un voyage de noces, il se réfugie à Paris avec son épouse, Liselotte Salzbourg, fille d’un éminent physicien.

Pour son mariage, le couple s’est offert un Leica, un appareil maniable. Ce cadeau va déterminer son avenir. Fred Stein ouvre un studio de photographie, le Studio Stein, vite réputé. Il se lie d’amitié avec Willy Brandt, Robert Capa, Gerta Taro et Philippe Halsman, et présente ses photos dans des expositions. Dans une interview au magazine britannique 
Photography (mai 1934), il se définit comme un '' portraitiste de caractères ''.

 

'' Une quête de vérité et de justice '' (Willy Brandt) 


Fred Stein demeure un militant socialiste, et anti-communiste par attachement aux droits des individus. Plus tard, aux Etats-Unis, il quittera la Photo League en raison des ''sympathies pro-communistes '' de cette association. En France, il écrit des articles et tient des conférences sous le pseudonyme de Fritz Berger. Il devient l’un des responsables de l’Association des journalistes anti-fascistes et membre de l’Association des correspondants de la presse étrangère en France. 

En 1939, à la déclaration de guerre, Fred Stein est interné dans un '' camp pour les ennemis étrangers '' près de Paris. Neuf mois plus tard, profitant de la confusion née de l’approche des Nazis, les prisonniers de ce camp s’évadent. Fred Stein se dirige vers le Sud de la France, se cachant dans des fermes isolées. Quittant Paris occupé, sa femme et leur fille âgée de un an parviennent à le rejoindre à Toulouse. Se cachant dans des trains, tous trois arrivent à Marseille et obtiennent des visas via l’International Rescue Committee.

 En mai 1941, c’est sur l’un des derniers bateaux de réfugiés, le SS Winnipeg, que toute la famille rejoint New York avec ... le Leica et quelques négatifs. Par prudence, Fred Stein a confié à un dépôt néerlandais les photographies qu’il jugeait politiquement dangereuses, telles celles prises lors de manifestations. Ce dépôt est bombardé pendant la guerre et ces images sont détruites.

Fred Stein reprend son métier de photographe tandis que son épouse travaille en usines, puis enseigne. La famille s’agrandit en 1943 avec la naissance d’un fils. L’intérêt pour la politique s’atténue. Fred Stein se consacre davantage à des recherches artistiques et intellectuelles. Ses photographies - scènes de rues, portraits de célébrités, tels Brecht, Hanna Arendt, Arthur Koestler, Chagall, Einstein, André Malraux, Frank Lloyd Wright, Eleanor Roosevelt ou Willy Brandt - paraissent dans des magazines et font l’objet d’expositions. Fred Stein assure également des conférences sur la photographie et publie des livres. Dans une interview au 
New York Times (26 septembre 1954), il confie que l’un ''des deux principaux buts du portraitiste est de révéler une personnalité. Le photographe est attentif à une attitude, un geste, une expression. Il agit au moment bref où ces signes les plus caractéristiques sont réunis pour décrire la personnalité intime. Il doit résumer ce qu’est un être humain selon ce qu'il a compris de cette personne ''.

 Depuis une dizaine d’années, les hommages muséaux se multiplient : International Center of Photography et The Jewish Museum (New York), The National Museum of American Art (Smithsonian, Washington).

En Europe, l’œuvre de Fred Stein est largement inédite.


 Avec son Leica 35 mm ou son Rolleiflex, Fred Stein saisit tout avec poésie, tendresse et humour, telle cette inscription sur la vitrine d’une boucherie cacher : ’’ 
Cacher is nice ’’. Le temps renforce l’aspect documentaire des clichés sur les '' petits métiers '' des métropoles, la vie pendant la Seconde Guerre mondiale (bons d’alimentation, '' Italy Surrenders '') ou le rythme trépident de la Big Apple. Là, le sens graphique de Fred Stein s’épanouit ('' El at Water Street '', 1946). L’influence de l’expressionnisme allemand est prégnante par les contrastes accentués ou les brumes trouées d’un halo de lumière ('' Street Corner '', Paris, 1934).


L'exposition Fred Stein est organisée par Arts Happening ! Leur site ici : link



Et pour en découvrir plus sur Fred Stein, c'est ici : link


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