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"Manifestation exceptionnelle, « Vides » à Beaubourg, est une rétrospective des
expositions vides depuis celle d'Yves Klein en 1958. Dans une dizaine de salles du Musée national d'art moderne, elle rassemble, de manière inédite, des expositions qui n'ont rigoureusement rien
montré, laissant vide l'espace pour lequel elles étaient pensées.
L'idée d'exposer le vide est récurrente
dans l'histoire de l'art de ces cinquante dernières années, au point d'être presque devenue un cliché dans la pratique artistique contemporaine. Depuis l'exposition d'Yves Klein La spécialisation
de la sensibilité à l'état matière première en sensibilité picturale stabilisée à la galerie Iris Clert, à Paris, en 1958, les expositions entièrement vides affirment différentes conceptions du
vide.
S'il est pour Yves Klein un moyen de signaler l'état sensible, il représente en
revanche l'apogée de l'art conceptuel et minimal pour Robert Barry avec Some places to which we can come, and for a while "be free to think about what we are going to do." (Marcuse), [« Des lieux
où nous pouvons venir, et pour un moment, ' être libre de penser à ce que nous allons faire '. (Marcuse) »], œuvre initiée en 1970. Il peut aussi résulter du désir de brouiller la compréhension
des espaces d'expositions, comme dans l'œuvre The Air-Conditioning Show d'Art & Language (1966-1967), ou de vider une institution pour modifier notre expérience comme dans l'oeuvre de Stanley
Brouwn.
Il traduit également la volonté de faire l'expérience des qualités d'un lieu
d'exposition, comme pour Robert Irwin et son exposition réalisée à la ACE Gallery en 1970, ou pour Maria Nordman lors de son exposition à Krefeld en 1984. Le vide représente aussi une forme de
radicalité, comme celui créé par Laurie Parsons en 1990 à la galerie Lorence-Monk, qui annonce son renoncement à toute pratique artistique. Pour Bethan Huws et son œuvre Haus Esters Piece (1993),
le vide permet de célébrer l'architecture du musée, signifiant que l'art y est déjà présent et qu'il n'est pas nécessaire d'y ajouter des œuvres d'art. Le vide revêt presque le sens d'une
revendication économique pour Maria Eichhorn qui, laissant son exposition vide à la Kunsthalle Bern en 2001, permet d'en consacrer le budget à la rénovation du bâtiment. Avec More Silent than
Ever (2006), Roman Ondak, quant à lui, laisse croire au spectateur qu'il y a plus que ce qui est laissé à voir."
Commissaires / organisateurs:
Laurent Le Bon, John Armleder, Mathieu Copeland,
Gustav Metzger, Mai-Thu Perret, Clive Phillpot.
1600 mètres carrés dédiés au rien à Beaubourg et moi qui n'arrive pas à trouver une
bonne petite galerie intelligente et travailleuse pour exposer mon travail... Je sais pas mais y'a des matins où j'ai envie de tout péter dans le monde de l'art contemporain, que ce serait bien
qu'ils arrêtent de se branler la nouille du cerveau pour revenir à de l'art artistique. Argh, fuck, chier, bordel, merde. Je vous propose de faire un grand happening, et qu'on aille tous
accrocher mes photos là bas. Non qu'elles méritent d'être à Beaubourg mais disons pour : "donner vie à une fracture artistique à travers un geste dadaïste et contre-révolutionnaire, en
modifiant l'espace pictural au sein même du non-espace voulu et assumé de l'insultante exposition Vides, pédant petit pied de nez, postillon parisien de l'intelligensia artistique à la
face des artistes en souffrance d'espaces d'expression, comme moi-même et tant d'autres". Moi aussi, je peux parler arty, c'est pas compliqué. Il suffit juste d'une touche de lyrisme, de quelques
métaphores, d'avoir l'air d'y croire et ça coule tout seul. La bonne démarche artistique, intellectuelle des organisateurs de cette exposition, eut été, je trouve, de faire payer la somme de
O €. Une non somme, en somme. Là, ça aurait eu du sens, de la gueule, de l'éclat ! Mais non. Alors bon. Grrr.