... Bon ok, il y a plein de lecteurs de
ce blog qui se fichent pas mal du football et c'est la deuxième fois en deux jours que j'en parle, même si la première fois, c'était avec des ânes. D'aucuns me diront que la seconde aussi. Mais
je vais tâcher de vous en parler pour vous faire un peu aimer le foot, juste en terme d'émotion, de sensations et d'adrénaline, si c'est possible. Si vraiment, c'est rédhibitoire, attendez le
prochain article, merci beaucoup.
Aujourd'hui, selon toutes probabilités et la plupart des quotidiens sportifs, Antoine Kombouaré va signer comme nouvel entraîneur du PSG. Pour les lecteurs que le football répugne et s'ils ont
décidé de continuer à lire cet article malgré mes avertissements, ce nom ne leur dira rien. Mais pour les autres, le nom de Kombouaré restera à jamais dans leurs mémoires pour un but, pour un
match extraordinaire : Paris Saint-Germain contre Real de Madrid en 1993, le 18 mars précisément car il faut être précis dans la vie sinon c'est le bordel. Je peux même vous donner le numéro de
ma place au stade. Tribune H, niveau rouge, rang L, place n°11 mais là, ce n'est plus de la précision, c'est du pignolage.
Frwwwwit, petit retour en arrière. Paris vient de perdre le quart de finale aller à Madrid sur le score de 3 à 1 (but de Ginola pour Paris) avec un penalty pour Madrid à la dernière seconde,
suite à une faute de main d'Alain Roche dans la surface. Roche est expulsé, les Madrilènes marquent. 3-1 pour Madrid. Pas évident d'espérer se qualifier quand on a perdu sur ce score face au
Real, formation énorme à l'époque avec des stars comme Butragueno, Hierro, Luis Enrique, Prosinecki, Michel et Zamorano. Mais au match retour au Parc des Princes qui ne porta jamais aussi bien
son nom que ce soir-là, les Parisiens vont sortir un match de légende. Lama, Sassus, Kombouaré, Ricardo, Le Guen, Guérin, Valdo, Simba, Weah et Ginola enflamment la pelouse dès leur arrivée et à
la 35eme minute, George Weah, Mister George le seul, le vrai l'unique, marque de la tête sur corner et donne espoir à tout un stade. Le Parc pousse comme jamais, les minutes s'égrènent tel le
chapelet dans la main de la bigote et Alain Roche se mord les testicules au bord du terrain car il est suspendu et très souple.
À huit minutes de la fin alors que les carottes semblent quand même un petit peu cramées, David Ginola (El Magnifico) profite d'une excellente remise de la tête en retrait de Daniel Bravo (le
Petit Prince) qui vient de remplacer Amara Simba (l'homme de toutes les situations) et catapulte un missile en demi-volée sous la barre qui fait exploser le Parc des Princes de bonheur. Mais le
match n'est pas fini.
Sept minutes plus tard, à la suite d'une contre-attaque, Valdo (Frappe de mouche) s'approche de la surface et d'un déhanché dont seuls les Brésiliens ont le secret, cou cou cou, couroucoucou,
feinte le tir d'un crochet pour surprendre son adversaire direct qui quitte son slip, et frappe de l'intérieur du pied pour battre Buyo, le gardien espagnol. Le Parc bout littéralement. Jamais de
ma vie, je n'ai ressenti à nouveau une telle ambiance. Le Parc vibrait comme s'il allait décoller et le ciel n'était plus qu'une infinité de fumigènes, de cotillons, d'écharpes et de mains
dressées en cadence. Jeunes, vieux, fachos, libertaires, tout le monde hurle, saute, danse et crie à tout va dans un tonnerre d'applaudissement et de hurlements de joie.
Il reste donc une ridicule petite minute dans le temps réglementaire plus un paquet d'arrêts de jeu. Les Madrilènes n'ont pas perdu espoir, ils savent qu'un unique but peut leur offrir une
prolongation, vu que 3-1 à l'aller et 1-3 au retour, ça fait égalité parfaite même pour les nuls en maths comme moi. Donc possibilité de jouer les prolongations de deux fois quinze minutes
(toujours pour les pas footeux). À la 94eme minute, coup-franc pour Madrid et Zamorano (L'Hélicoptère), délaissé devant le but, marque du bout du pied et remet les équipes à égalité parfaite sur
l'ensemble des deux matchs. Tout est à refaire. En un instant, le soufflé retombe et le Parc se tait.
Mais l'arbitre ne sifflant toujours pas la fin du match, les Parisiens se remettent rapidement à jouer et deux minutes plus tard, obtiennent un coup franc légèrement sur la droite de la surface
pour une faute sur Ginola. Le Parc fait monter la pression comme un seul homme, le douzième. C'est la dernière chance, l'ultime seconde. Valdo s'approche du ballon, le pose avec précaution sur
l'herbe rase. Il lève la tête, prend quelques pas d'élan et enveloppe un tir qui s'élève et plane en direction de toute l'équipe parisienne montée aux avant-postes pour tenter un dernier coup de
poker.
Arrivant de nulle part, Antoine Kombouaré déboule comme un diable, saute plus haut que tout le
monde et effleure le ballon de la tête juste ce qu'il faut pour couper la trajectoire et le catapulter au fond des filets dans une courbe parfaite que le temps suspend, oh oui, temps, suspends
ton vol. 4-1 pour Paris au bout de la nuit, Madrid est éliminé. Ce n'est plus le Parc des Princes, c'est le Vésuve, l'Etna et la montagne Pelée en même temps. Trois buts en dix minutes, la joie,
l'espoir, le rêve puis la crainte et l'explosion finale. Monsieur Puhl siffle enfin la fin du match, après 7 minutes interminables d'arrêt de jeu. Le PSG est qualifié pour les demi-finales où il
perdra face à Arsenal mais c'est une autre histoire que je vous ne narrerai pas, quoique. Pour ce but sorti d'ailleurs dans un match sorti d'ailleurs, pour cette fulgurance qui fit monter 44 000
et quelques spectateurs (et des millions devant leur télé) au paradis en une seconde et moi au firmament de mes émotions footballistiques jusqu'ici, qu'Antoine Kombouaré en soit remercié et je
profite subrepticement de l'occasion pour lui souhaiter bon courage à la tête du Paris Saint-Germain car ça va pas être PSG-Real tous les jours. Un match unique, mythique que ses acteurs vous
racontent avec pas mal d'émotion quelques années après et ci-dessous aussi.
Et pour ceux qui en veulent plus, voici les dix dernières minutes de ce match de
légende où j'étais donc et dont je suis ressorti aphone, pantois, béat et tout raplapla mais avec une banane énorme.
Génial ce récit!!<br />
C'est terrible j'ai l'impression que tout les grands matchs des club Français ont eu lieu quand j'étais trop petit!!Je perds espoir......<br />
Biz
Salut PA merci pour ce recit qui me ramene a cette merveilleuse sensation aux tripes que jai ressentis lorsque gino a "enfonce" le ballon sous la barre et le vent d'allegresse qui a envoute l'equipe du psg et mes 40000 voisins de gradins debouts au Parc.
<br />
Hello Laurent... mais dis-donc, je ne savais pas que tu lisais mon blog ni que tu étais un "historique" du PSG. Comme quoi, on en apprend tous les jours :)<br />
<br />
<br />
B
bazirus
26/05/2009 19:45
Boulogne Jaune rang L place 126....<br />
<br />
dédicacé par Valdo ;))
OUAOUF!!!!!<br />
superbe<br />
j'ai les larmes aux yeux<br />
émotion<br />
ps : je ne t'ai pas repéré dans les gradins<br />
c'était quoi exactement ta " banane " ?