... Alors voila. Ce matin, je me suis réveillé et machinalement, après un pipi, une douche, un
café, une clope, un café, un pipi, un café et une clope, j'ai allumé mon ordinateur et mon téléphone en même temps. Je dispose de cette fonction de pouvoir, par moments, faire deux choses en
même temps. Mais c'est assez rare et jamais avant trois cafés. Bref, cling, tzzz, tiens, messagerie. Je prends mon Samsung pourri et j'appuie longuement sur la petite touche 1 pour obtenir mes
messages. La touche 2 ne fait que uuuuuuuuuuuuu quand on appuie dessus. "Bonjour"... un blanc... "Jocelyn Perez... j'ai vu votre travail sur internet de New York et j'apprécie votre approche
particulière de la photographie. Ici, à Chelsea, j'ai une galerie et j'aimerai convenir avec vous des termes d'une pro...bla bla", je ne vous mets pas la suite, c'est un peu procédurier, limite
chiant.
Et là, je me dis : bon Coco, refais du café, c'est la chance de ta vie.
400 mètres carrés de murs blancs en briques pourvues de cimaises te tendent les bras à Chelsea. New York, le Guggenheim, la Factory, Wharol, Pollock, Basquiat, Twombly, USA, le
carrefour des civilisations, le multimonde de l'art, le Place to Be. Dis... tu montres quoi ?
Oh merde, bonne question. Je montre quoi ?
Dans quel sens ?
Dans quel ordre ?
Pourquoi donc m'appelle-je moi-même Coco ce matin ?
Ton café est prêt. bois-le. Gaffe, c'est chaud, Coco. Bois. Ressers-toi.
Je vais sur Flickr, je crée un dossier.
Bon début, Coco.
Je réfléchis à mille à l'heure à ma propre chronologie du regard, à la façon dont j'ai évolué et j'évolue encore depuis ces 5 ans dans mon approche artistique. Je me dis qu'il faut trouver du
rythme, raconter mon histoire, que si le gratin du monde de l'art doit poser ses yeux sur mon travail, d'accord, c'est dégueulasse, mais par où je souhaiterais qu'il commence et par où
j'aimerais qu'il finisse ? Oui, le gratin a des yeux. Comme la colline. Le gratin regarde et parfois même il voit.
J'ai trituré mes méninges, fait le ménage. Choisi 42 images.
42 car j'aime ce chiffre pour plein de raisons comme le fait d'avoir pris longtemps le 42 pour aller tout seul à l'école et que 6 x 7 m'a toujours paru plus sympathique que 6 x 8. Et 42
surtout, car en faisant un calcul simple, ça laisse dans les 10 mètres carrés d'espace par image dans la galerie. Celle à Chelsea. Et à Chelsea comme à Paris, l'espace autour de l'image, le
volume de l'image dans l'espace, c'est essentiel pour moi. Comme la lumière aussi, tiens, je ne lui ai pas pas demandé pour la lumière. Note : demander lumière.
Ensuite, j'ai pensé à ma scénographie. Comment je les fais entrer dans mon monde et comment moi je m'accomode de mon évolution depuis 5 ans ? Quelle première image ? Quelle dernière ?
Cher Jocelyn, voilà. Tout est là. Juste en dessous. Y'a plus qu'à.
link
Conseil :
Cliquez sur chacune d'elle pour les voir en grand car c'est bien mieux.
Vous pouvez même les voir en extra super grand en cliquant sur la petite loupe au dessus de l'image.
Et pour certaines, en extra extra grand chez moi. Pas chez Coco. Chez P-A.

Chers tous, je déconne.
L'idée de cette histoire est venue de ce dossier sur Flickr. Mon but était de vous raconter une histoire idéale en partageant avec vous les images qui sont pour moi essentielles. À vrai
dire, je ne pensais pas un instant que vous alliez me croire. Mais peut-être qu'un jour, sait-on jamais, mon téléphone fera cling et tzzz pour de vrai et promis, je vous préviendrai. Merci à
tous pour votre soutien qui me fait chaud au cœur en tout cas.
Cette sélection de 42 images représente vraiment mes choix et le chemin que j'aimerai que vous empruntiez si j'avais bien ces 400 mètres carrés à Chelsea ou Ivry pour faire mon expo. Maintenant,
je les attends de pied ferme tous ces Américains, les Anglais, les Allemands, les Chinois et les Japonais. C'est bon, je suis prêt.
Votre PA (qui y croit)