... Comment faire quand on veut dénoncer la persécution des artistes dans un pays où on n'a surtout pas le droit de
dénoncer la persécution des artistes (et de tous les autres) ? Comment faire pour se faire entendre quand on n'a pas le droit d'ouvrir sa gueule ? Voici le dilemme face auquel Liu Bolin s'est
trouvé confronté. Artiste chinois, il souhaitait attirer l'attention sur sa situation et celle de ses amis artistes en Chine qui n'ont que peu de moyens d'expression. Alors, il a eu une idée
géniale. Une adaptation du célèbre "Vivons heureux, vivons cachés" revu et corrigé par l'artiste visuel qu'il est. Tel l'homme presque invisible mais pas tout à fait, il se fond dans le décor et
ce, quelque soit le décor, caméléon de l'urbain, trompe-l'œil anonyme, esprit de la matière. Et le Parti ? Avec Liu, il peut toujours aller se faire voir.
Je trouve ça quand même nettement plus intéressant que Zevs (prononcer Zeus) et ses gentils logos humides un peu faciles pour ne rien dire zut c'est dit. Le Street-Artiste vient de se faire
arrêter à Hong Kong pour avoir liquéfié le logo de la boutique Chanel en pleine nuit, s'offrant ainsi un bon coup de publicité avant l'ouverture de son exposition chez Arts-Statement, très bonne
galerie au demeurant. Nul doute qu'il ne restera pas longtemps enfermé alors les appels et les pétitions qui fleurissent sur internet pour demander sa libération au Consul de France et autres
politiques car c'est inadmissible, l'art, voyez-vous, la liberté, bla bla, ça me fait doucement rigoler quand même. Un coup de cœur, un coup de pub et un coup de gueule, pas mal pour un
jeudi.
Merci à Clems pour ce super envoi sur Liu Bolin et si vous aussi, vous tombez sur des perles de culture comme celles-là, n'hésitez pas à me les envoyer sur pagman@free.fr et soyez certains que je
les publierai. Peut-être.