Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cisco System.


... Il est des coquelicots au milieu de champs de bouses, il est des instants magiques, fugaces et dont on sait déjà qu'ils ne reviendront  jamais, tenant autant à la chance qu'à une conjonction d'éléments parfaitement maîtrisés sans raisons valables et objectives pour qu'elles le soient pourtant. La carrière de Francis Llacer n'en a connu qu'un seul, un jour de match contre Caen. Une fulgurance digne de Nicolas de Staël, un instant où tout s'arrête, ô temps, suspends ton vol, bzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz. 

Au Parc des Princes, Francis Llacer n'était pas forcément connu pour ses talents techniques innés, pour la douceur de son contrôle ou la finesse de son dribble chaloupé. Cisco, car c'était son petit nom parmi les supporters, était davantage attendu pour ses tacles spectaculaires, une jambe en bas, l'autre vers la jugulaire, et pour sa capacité à se prendre deux cartons jaunes en un rien de temps. Quand Llacer entrait, le Parc savait qu'il allait y avoir du spectacle, du muscle et surtout qu'il existait une chance sur deux pour que l'équipe termine à 10. Mais Llacer aimait son maillot, son club, son stade un million de fois plus que beaucoup des ses congénères bien mieux payés que lui. Et un jour, un seul rassurez-vous, Francis vit la lumière. Lui qui assassinait un ou deux fans du PSG à chaque tir dans les tribunes, lui qui ratait des occasions toutes faites, qui s'emmêlait les pinceaux, lui Le Ballon de Plomb 2003 récompensant le plus mauvais joueur de football, décerné par Les Cahiers du Football, lui, le prototype même du joueur aux pieds carrés, lui qui centrait toujours au troisième poteau, lui, Cisco Llacer s'envola pour l'éternité dans la mémoire des fans du PSG.






 
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article