20 Février 2018
... Depuis un peu plus d'un mois grâce à mon jeune frère qui travaille dans une éminente maison de disques commençant par War et finissant par Ner, j'écoute en boucle l'album entêtant d'un petit jeune de 69 ans, Robert Plant.
Si le Robert a perdu de son incroyable puissance vocale avec le temps, s'il ne peut plus monter le Stairway to heaven jusqu'à des cimes aigües improbables, tel un vieux défenseur de football qui n'a plus toutes ses jambes il a gagné en roublardise, affichant une sensibilité plus posée qui laisse place à tout le reste (le reste étant une orchestration sublime, des influences variées sélectionnées avec soin, des musiciens de top niveau et un sens de la mélodie qu'il n'a pas perdu, loin de là. Où ? Ici ? Non, plus loin. Là).
Les titres entêtants s'enchainent comme un film au montage parfait. Les univers s'entrechoquent, influences orientales et grassroots, on passe de l'intime au planant presque Pink Floydien (New World), on poursuit par une balade à écouter au soleil sous un olivier en charmante compagnie (Season's Song), une douceur au sirop délicat, chaque morceau créant son propre univers avant de disparaître plus d'en laisser naître un nouveau.
Attention, évidemment, ce n'est pas le disque de la décénnie ni même peut-être de l'année qui vient seulement de démarrer mais Robert Plant a toujours ce pouvoir hypnotique incroyable. Et chaque nouvelle lecture renforce ce sentiment. Le charme opère, vous capte comme un boa, resserre son étreinte, lentement. Et rapidement, vous abdiquez. Le plan de Plant a marché.