Overblog Tous les blogs Top blogs Littérature, BD & Poésie
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU

A world without hero

... J'avais 9 ans et j'étais vierge musicalement, hormis Annie Cordy et son histoire de France, "Porque te vas" de Jeanette, "Mammy Blue" de Nicoletta et évidemment "L'oiseau et l'enfant", dernière victoire à l'Eurovision en 1977 de la France avec Marie Myriam. À la maison, pas de souvenirs de musique, du moins avant mon premier mange-disque Lansay orange. Bref, il y avait de la place entre mes deux oreilles. Et puis vint Gregory Alberto. Gregory, camarade de classe à l'école Bilingue. Gregory, qui portait déjà à l'époque une veste en jean aux manches déchirées sur le dos de laquelle trônait un gros AC/DC dessiné à main levée au feutre. Gregory qui me fit écouter pour la première fois Kiss et leur tout nouvel album, Dynasty. Gregory que j'ai retrouvé sur une photo de classe de 1979 (je ne vous dis pas où je suis, aha, non mais). Gregory et ses pins avant la mode des pins. Gregory, sa rock and roll attitude, regard sombre, faites pas chier vous autres et pour un œil averti, son pin's Kiss. Cœur de rocker sur toi, Gregory.

A world without hero
A world without hero
A world without hero
A world without hero

Alors évidemment, passer du brushing Ewingien et de la bluette de Nikka Costa à KISS fut pour le moins un choc. Énorme. Mais d'abord visuel car quand on a 9 ans et qu'on découvre quatre adultes peinturlurés, des super-héros musicaux qui semblent sortir des pages de Strange, ça intrigue. Et cette pochette, avant même de poser le diamant sur le sillon, me marqua durablement.

A world without hero
A world without hero

Ces quatre visages sortant d'un fond noir, Paul Stanley et son étoile, Gene Simmons et son air démoniaque, Peter Criss, félin rock mais surtout Ace Frehley, Space Ace, cousin par alliance rock and rollesque du Surfeur d'argent qui peuplait déjà pas mal mon imaginaire. Coup de foudre. Ace Frehley, regard romantique, perdu, ailleurs contrastant Ace, coups de cutter sonores, riffs violents, radicaux, virtuosité sans égale, solos cosmiques. Ce son. Cette énergie. Ce choc.

A world without hero
A world without hero
A world without hero
A world without hero

Passé l'inévitable "I was made for loving you", virage disco réussi mais heureusement éphémère du groupe qu'il ponctue d'un premier solo de bon aloi que tout le monde connaît par cœur, c'est Ace qui embraye avec "2000 man", reprise des Stones, riff furibard qui pose le morceau là, entre le cerveau et la mâchoire. Ace distille ses charmes sur l'ensemble des chansons de l'album, (je vous recommande "Sure know something" que j'affectionne particulièrement) avec toujours ce petit plus qui fait sourire mais c'est dans "Hard Times", souvenirs de son enfance dans le Bronx ("We had to fight to be accepted", tout un programme) qu'il rappelle qu'après le disco, KISS fait encore pas mal du rock qui racle. Ace a même le privilège de conclure l'album en beauté avec "Save your love", histoire d'amour mal barrée, énergie brutale martelée. "Baby, it's over" lui dit-il dans un duel en cours, confrontation fatale scellée d'un "It's over now" avant un solo crépusculaire et définitif.

A world without hero

Dès le lendemain, et pour longtemps, je soutins qu'Ace Frehley était le plus grand guitariste du monde, que dis-je, de l'univers et il ne fallait même pas essayer de me convaincre du contraire (ce n'est que 6 ans après que m'arriva la déflagration Jimi Hendrix). Il y avait Ace et les autres. Loin. Et c'est le départ d'Ace Frehley, après l'album The Elder qui signa la fin de mon engouement absolu pour Kiss. J'eus beau acheter, tout de même, l'album suivant, Creatures of the night, mais le cœur n'y était plus tout à fait. On ne remplace pas impunément comme ça votre idole de jeunesse et puis je commençai à m'intéresser de plus près aux kiss des jeunes filles de la Porte de Saint-Cloud et alentour.

A world without hero
A world without hero
A world without hero
A world without hero
A world without hero
A world without hero
A world without hero
A world without hero
A world without hero
A world without hero
A world without hero
A world without hero

Il y a toujours une place à part dans le cœur des hommes pour leur premier amour. Ace ne déroge pas à la règle. Comme Safet Susic sera toujours le meilleur footballeur for ever, Ace sera toujours pour moi le meilleur guitariste du monde, que dis-je, de la Voie lactée, de l'univers et au-delà, depuis le Big Bang et jusqu'à la fin des temps. Je reconnaitrai toujours à la première note le son Ace, je vibrerai toujours de tous les doigts à chacun de ses solos, je ferai encore demain de l'Air Guitar sur du Ace car je suis aussi un peu Ace moi-même, bien qu'encore vivant et pas lui. Merde, fais chier. So long, Ace. L'éternité t'attend désormais. Mets-y un grand coup de feedback de Gibson Les Paul dans sa gueule tandis que je lève virtuellement un verre de Gin bien froid à ta mémoire.

A world without hero
A world without hero
A world without hero
A world without hero
A world without hero

Et pour la bonne bouche, un petit solo en direct live du Budokan Hall à Tokyo le 2 avril 1977. Vas-y, Ace, fais péter les watts, les gens du blog sont là.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
3ieme en haut en partant de la droite ? :-)
Répondre
P
Presque.