Kelly in the sky with rainbows

... Pour rien au monde, je ne voudrais être américain. Je préfère la mauvaise foi de nos compatriotes à la sympathie de façade, le mauvais esprit au Land of the free (si tu es riche, blanc et judéo-chrétien) et la Villageoise quatre étoiles à la piquette de Napa Valley. Bref. Quoi qu'il en soit, les Ricains ont parfois de bonne idées. Non, pas Nagasaki. Non, pas le sundae caramel chocolat avec supplément chantilly, bacon et double fromage. Non, pas R.Kelly ni Lil Wayne ni Yeesus ni les télévangélistes ni  la pizza à l'ananas. Par contre, quand l'United States Postal Service décide de rendre hommage au grandissime Ellsworth Kelly à travers une série de timbres sublimes, là, ça fait réfléchir. Bon, pas trop longtemps non plus. Mais un peu tout de même.

Peut-être que ça donnera des idées à notre Poste nationale qui serait bien inspirée de nous faire de jolis timbres avec les travaux de Nicolas de Staël, de Serge Poliakoff, de Jacques Villeglé, Soulages, Vasarely, Combat, Dubuffet, Mathieu ou Riopelle. Ici aussi, au pays du camembert, il y a le choix.

Tiens au fait, pour voir actuellement du Ellsworth Kelly de qualité, profitez-en pour aider Bernard Arnault à faire baisser drastiquement ses impôts (510 millions en moins l'année dernière mais c'est trop peu, mobilisez-vous) en vous rendant à la Fondation Vuitton dans le bois de Boulogne jusqu'au 26 aout pour découvrir quelques splendeurs du maître de la couleur et d'autres amis de talent tels que Mark Bradford, Daniel Buren, Bernard Frize, Wade Guyton, Raymond Hains, Nick Mauss, François Morellet, Albert Oehlen, Jesús Rafael Soto, Pierre Soulages, Niele Toroni, Christopher Wool, Bas Jan Ader (ça adhère), Robert Breer, Joseph Kosuth, Joan Mitchell, Carl Andre, Ettore Spalletti, Alex Katz, Gerhard Richter, Dan Flavin et Yayoi Kusama et tous ses amis pois.