1 Juillet 2019
... Si j'ai un goût prononcé pour l'absurde, l'ironie et la poésie, c'est très probablement dû en partie à Mordillo. Dessinateur argentin, Guillermo Mordillo savait manier les trois avec autant de réussite sur une seule page, parfois même un seul dessin et c'est en quatrième de couverture de Pif Gadget que je le découvrais chaque semaine avec délectation en allant chercher mon magazine préféré place Balard. Si à l'époque (vers 8-10 ans), on n'a pas vraiment conscience de ce que peut être l'absurde, je lisais toujours la page Mordillo avec délectation et une grande impatience. Il y avait là quelque chose d'un peu adulte dans ce moment enfantin. Quelque chose de très doux aussi avec ce graphisme tout en rondeur qui contrastait souvent avec le décalage, l'idée encrée et colorisée. Fou de football (comme tout bon Argentin qui se respecte), de l'amour et de la vie, ce grand monsieur va nous manquer. Merci monsieur Mordillo pour ces petits moments de bonheur qui m'ont façonné sans que je le sache vraiment.