17 Juin 2020
... Elle avait du caractère, Cordell Jackson, un sacré caractère. Et du talent à revendre en sus car le caractère seul ne suffit pas. D'ailleurs, quand elle s'est faite rembarrer par Sam Phillips, l'incontournable mogul de Sun Records à l'époque où le rock balbutiait encore, elle ne se démonta pas et créa son propre label... Moon Records. Prends ça, Sam. Car Cordell Jackson fait partie de ces femmes oubliées (à part quelques unes) qui ont contribué à l'essor du rock'n'roll avant qu'Elvis ne remue son pelvis.
Née en 1923 d'un papa violoniste, elle apprit très tôt de nombreux instruments dont le piano, l'harmonica, la mandoline (pas celle de la cuisine, une autre) et le banjo. Bien qu'elle ait toujours joué, il n'existe pas d'enregistrements de Cordell Jackson avant les années 50 même si elle toujours clamé qu'elle jouait du rock avant même qu'Elvis soit né. Une certitude, dès les années 40, elle s'était offert son propre studio d'enregistrement à Memphis.
La notoriété (certes relative) de Cordell Jackson et le retour à la mode du rockabilly à la fin des années 80 sur les ondes lui permit même de partager en 1991 une publicité avec Brian Setzer des Stray Cats à qui elle apprend un peu la vie. Cordell Jackson s'éteignit paisiblement en 2004 à Memphis, SA ville. Bon, et celle des quelques autres rockers. So long, Cordell.
Ces informations sont issues d'un super projet sur Open Culture visant à réhabiliter les pionnières du rock'n'roll qui n'eurent pas forcément la reconnaissance qu'elles méritaient. Pour tout voir et apprendre plein de trucs sur ces femmes pleines d'âme, c'est ici Forgotten women of rock'n'roll. Yeah, baby.