5 Avril 2021
... En ce lundi saint, je profite de l'occasion pour parler d'un croyant (il se signe souvent) qui est habitué aux miracles (parcimonieusement) et qui s'adresse souvent à Dieu pour le bénir et le protéger, lui et ses camarades de jeu. Cette personne, c'est "l'ex-joueur le plus cher du monde", Neymar. 29 ans, champion olympique, vainqueur de la Ligue des Champions avec le Barça, Neymar a déjà tout connu. Un talent unique balle au pied, une technique hors-norme, un potentiel exceptionnel, une capacité à faire la différence à tout moment. Voila pour le côté lumineux de la lune Neymar.
Mais comme dans la chanson de Pink Floyd, il y a l'autre aspect de Neymar. Le côté sombre. Le côté qui lui fait régulièrement péter les plombs malgré son expérience. Comme samedi face à Lille où son comportement a une fois de plus démontré que seul Neymar comptait pour Neymar. Prendre un tel carton rouge à la dernière minute d'un match, c'est incroyablement puéril. Soyons plus franc encore : c'est complètement con. C'est lamentable pour ses coéquipiers, son équipe, son club et les supporters qui le suivent (pas les neuneus qui sont arrivés en 2011, ceux qui ont un peu de culture). Alors que sa prolongation est toujours en suspens, il est temps d'affirmer clairement que Neymar et le PSG, ça suffit. Le chemin du roi des cons. Et les cons, c'est nous.
Question de management raté ou de poids dans l'équipe ? Il y a de ça. Mais il y a surtout un joueur, parmi les cinq plus talentueux au monde, clairement, mais avec le cerveau de Francis Llacer (pardon, Francis). Depuis son arrivée, Neymar ne pense qu'à deux choses : sa gueule et retourner à Barcelone. Dès ses premiers matchs dans le championnat de France, on l'a vu se demander ce qu'il foutait au Stade de la Licorne ou à Brest, à Lorient ou à Saint-Étienne. On l'a senti. Il nous l'a fait sentir. Il a fait une énorme connerie. Mais là n'est pas le problème le plus important. Neymar, fort de son talent, a tout simplement oublié qu'il jouait un sport collectif. Il suffit de le voir tenter de tout faire tout seul au détriment du jeu, au détriment de ses partenaires, quand un match ne va pas dans le bon sens. Neymar tue le collectif. Neymar tue la notion d'équipe. Neymar tue le football dans ces cas là.
Et ce n'est pas que sa faute, c'est aussi celle d'une direction qui lui a déroulé le tapis rouge pour le faire venir. Ça peut se comprendre tant Neymar est une icône mondiale. Ah ça oui, on en a vendu des maillots, on est connus en Chine, on développe la marque PSG (avec le maillot rose et bleu le plus immonde de l'histoire des maillots immondes). Youpi. Mais à quel prix ? Au prix d'une lente déliquescence collective du jeu depuis son arrivée. À quelques exceptions près comme le match face au Celtic, son match le plus abouti collectivement. Quand vous mettez sur une table onze aimants dont un bien plus puissant que les autres, ça fout la merde. Neymar, c'est ça. Le mec qui demande le ballon (et à qui on le donne) alors qu'il y a de meilleures solutions collectives sur le terrain. Le mec qui, pendant deux ans de suite a décidé de ne jouer qu'avec Mbappé quand d'autres qu'il apprécie moins (Cavani ou autre) étaient mieux placés sur le terrain. Le mec qui ralentit le jeu à force de trop longtemps tenir le ballon, de vouloir dribbler un adversaire de plus. Le mec qui se met à poil sur le toit de sa maison en janvier pour faire un selfie. Le mec qui vit avec 30 personnes dans sa maison de Bougival, qui tweete à cinq heures du matin. Le mec qui décide d'aller voir un défilé à Milan la veille d'un match de son équipe. Neymar est en roue libre, il fait ce qu'il veut hors et sur le terrain et ça nuit au PSG. La dernière finale face au Bayern en est l'exemple. Indigent, personnel, nerveux, Neymar n'a jamais pesé sur cette finale. Il a tenté de faire la différence tout seul, s'enfermant dans ses dribbles, oubliant de bonnes options, ne défendant pas (qu'est-ce qu'on s'en fout du bloc équipe, hein). Neymar, c'est un soliste qui veut briller au sein d'un orchestre symphonique mais qui merde souvent au moment de faire son solo. Enfin, quand il est là.
Car, autre point noir de Neymar, joueur le plus cher du monde, rappelons-le, depuis son arrivée au PSG, il n'a participé qu'à à peine 50% des matchs de son équipe. De quel autre joueur accepterait-on ça ? Que n'a-t-on pas entendu sur Cavani, Pastore, leur fragilité ? Ça oui, il est fragile, le petit. Le monde est contre lui. Qu'il aille regarder des matchs de Maradona pour voir ce que sont des comportements vraiment violents au lieu de se plaindre tout le temps et de se rouler par terre. Neymar se blesse souvent à force d'en faire trop. De tenter le geste de trop. Neymar, dès qu'il n'est plus en confiance force son jeu, son dribble et ses blessures sont souvent venues de là. En partie à cause de lui. De son ego qui prend la place de sa réflexion par moments. Et qu'on ne dise pas que le championnat de France est brutal, il faut savoir s'adapter quand on est censé être un des meilleurs joueurs du monde. Il faut parfois simplifier son jeu pour l'améliorer. Mais pour cela, il faudrait réfléchir. Et Neymar s'y refuse. Neymar veut rester Neymar. Au détriment des autres. Il se fout de ses obligations vis-à-vis de ses partenaires, de son club, des supporters. Seul Neymar compte pour Neymar. Bon, et sa maman à qui il met régulièrement des mains au cul. Ou des filles qu'il fait venir de 8000 km pour se les taper dans une chambre d'hôtel. Que c'est glauque comme vie. Surtout quand on est supposé être croyant et qu'il nous abreuve de citations sur Dieu avant chaque match.
Neymar, ça suffit. Une entreprise de destruction du PSG depuis son arrivée. Messi, qu'il aimerait faire venir aussi au PSG histoire de déséquilibrer encore plus notre jeu collectif, Messi, c'est 3 cartons rouges en 17 ans. Messi réfléchit. Neymar, c'est déjà quatre cartons rouges depuis son arrivée au PSG en 2017. Et toujours les mêmes. Des cartons bêtes où il répond à la provocation (face à l'OM), où il ne garde pas ses nerfs devant un gamin de 20 ans (face aux Girondins), à nouveau face à l'OM où il hurla à l'insulte raciste tout en en proférant des bien homophobes (ah oui, grand fan du salopard Bolsonaro, Neymar est aussi homophobe mais "Aime ton prochain", toussa) et face à Lille samedi où son rouge est probablement le carton le plus ridicule qu'il ait pris jusqu'ici. Et les matchs de suspension qu'il va prendre pour ce geste ? Encore une belle preuve de sa perception du collectif au moment où son équipe perd pied et peut-être, le championnat. C'est vrai qu'on n'aura pas du tout besoin de lui pour ce sprint final.
Alors, s'il me fallait choisir entre Mbappé et Neymar, entre l'avenir et le passé, entre le talent pur et le talent gâché, je n'hésiterais pas un instant. Mais je ne suis malheureusement pas Jean-Claude Blanc. Ni Nasser "je gombrends pas" Al-Khelaïfi. Effectivement, Nasser, tu ne comprends pas qu'une équipe avec des joueurs qui ont des passe-droit, ça ne peut pas faire un bon collectif. Tu ne comprends pas l'équilibre, tu ne comprends pas l'abnégation collective, tu ne comprends pas qu'un club, le tien, le mien bien avant d'être le tien est toujours au-dessus de ses joueurs. Toujours. Va voir du côté de Liverpool, va voir Manchester City, va voir l'Atletico Madrid, va voir le Bayern où tout le monde se dépouille, tout le temps, à chaque instant pour les autres. Les autres. Tu sais, Ney, les dix autres joueurs qui sont sur le terrain avec toi. Et tout le club et le peuple parisien qui est derrière eux.