15 Septembre 2021
... Il était tenace le Christo. Talentueux, je le laisse à votre sensibilité car "Beauty is in the eye of the beholder" comme le disait si bien Margaret Wolfe Hungerford dont vous ne manquerez pas de relire le superbe Molly Bown de 1878 si vous avez cinq minutes devant vous. Sinon, passons à la suite. Oui, la beauté (ou non) vient de celui qui regarde, qui réagit, qui répond (ou non, toujours), qui vibre (ou pas). La beauté n'est rien sans le regard de l'autre. C'est beau. Et vrai.
Pour ma part, je trouve ça déjà magnifique qu'un artiste, même occis, arrive à ses fins. Et cette idée, feu Christo et Jeanne-Claude la portaient depuis 1962. En rêvaient. La voulaient. Elle fut à nouveau évoquée en 2017 quand le Centre Pompidou proposa une rétrospective de leur période parisienne pour 2021. Mais la crise du Covid et le décès de l'artiste en mai 2020 reléguèrent pour l'instant l'exposition à la Saint-Glinglin. C'est donc presque miraculeux que ce projet puisse sortir malgré tout ce bordel mondial ambiant et ainsi consacrer une incroyable carrière. J'ai eu la chance de vivre le Pont-Neuf emballé en 1985 et je l'étais déjà à l'époque devant le travail incroyable de ces deux là. Encore plus avec leur impressionnant empaquetage du Reichstag et leurs autres réalisations en Italie, à Miami et ailleurs.
Car finalement, l'essentiel en art comme dans la vie, c'est d'aimer ou non. L'art n'a pas à s'expliquer, l'art n'a pas de comptes à rendre (et l'opération durant 15 jours, moins qu'un ravalement, est ici intégralement financée par la famille Christo) et si l'art vous emmerde, sachez que l'art en a autant pour vous.