... Gary Gumanow aime les gens. Et les gens le lui rendent bien. Gary aime le moment, l'instant, le battement de cœur et il le
rend mieux que personne. Gary aime se poster à un croisement, entre deux rues de Portland, où il a habité pendant très longtemps, Austin où il réside désormais ou encore à Las Vegas, Prague,
Mexico ou Paris. Gary capte les âmes inconnues, en un clic de son Leica M6, de son Rolleiflex 2.8c ou son Mamiya 645. Gary cherche votre regard, ce contact intîme, fugace, entre deux personnes
qui ne se croiseront probablement plus jamais. Gary cherche toute l'humanité dans cet instant déjà perdu mais figé pour l'éternité.
Gary travaille à l'ancienne, oui, avec des pellicules, oui, ça existe encore, avec des appareils photos où on ne voit pas le résultat tout de suite, oui, c'est dingue. Gary aime développer ses
photos au fond de sa cave, dans une chambre noire. Il aime ce temps de latence avant de voir apparaître, avec un peu de chance, un moment magique. Gary aime cette incertitude, cette seconde de
grâce qui s'imprime ou non sur la pellicule. Comme Elliot Erwitt avant lui et dans la lignée d'un Robert Frank et d'un Friedlander, Gary est un voleur de vies, il raconte des histoires
qui durent un clignement, un souffle de vent. Il capte votre âme avec sa machine maléfique et tire le meilleur de vous, au fond de sa cave, patiemment, devant le bac de son révélateur.
Gary vient parfois à Paris mais la dernière fois, nous nous sommes loupés pour quelques heures. Gary aime le vin français et une bouteille l'attend au fond de ma
cave.
Gary a même sorti un livre, "Street Seen", disponible
sur Blurb et qui est disponible pour une somme somme toute modique, en somme. Et c'est ici : link . Et pour voir encore plus de Gary, car il y a encore beaucoup de Gary à découvrir, il vous suffit d'aller vous balader
sur sa page Flickr qui ne se trouve ni à Portland, ni à Austin mais tout simplement ici : link









Gary a de l'humour, aussi, beaucoup même, surtout quand il rencontre des chrétiens crétins fondamentalistes qui pensent que Darwin est une marque de bière.








Ci-dessous, un exemple rare, où Gary détourne son attention de la recherche du regard. L'exception qui confirme la règle mais je n'ai aucune idée de la raison qui l'a poussé à casser ses codes
traditionnels.







C'est toujours sur Flickr, inépuisable source de talents, que j'ai rencontré Gary. Merci Flickr et hello Gary, welcome to Paris, even virtually for now.

Gary a un léger problème avec sa calvitie. Pour lui remonter le moral, je l'avais éhontément grimé en Don King, le manager de Mike Tyson, connu pour sa coupe légendaire qui inspirera un
peu plus tard en France la grande chanteuse Desireless qui portait bien son nom, mais c'est une autre histoire.