... Imaginez que vous ayez eu l'idée de
vous offrir un Kindle, le livre électronique de chez Microsoft. Bon, moi, j'aime encore trop l'odeur du papier moisi des livres qui ont vécu, les pages cornées et annotées mais là n'est pas le
propos. Et en plus, je ne suis pas vous. Déjà que j'ai du mal à être moi-même. Mais poursuivons.
Imaginez donc, vous avez votre Kindle en mains et vous choisissez parmi les 300 000 titres disponibles sur Amazon. Vous cherchez, vous cherchez et vous tombez sur "1984" de Georges Orwell, grand
livre parmi les grands livres, même en virtuel. Vous vous souvenez de ce livre ? Vous l'avez sûrement lu à un moment ou à un autre. Big Brother, un régime totalitaire policier, plus de liberté
d'expression, des pensées surveillées à distance, des caméra qui vous scrutent même chez vous, l'amour physique interdit, la Police de la Pensée etc... Winston Smith, le héros du roman, officie
au Miniver, le Ministère de la Vérité dont le ministre n'est autre que Frédéric Lefebvre. Ah non, je m'embrouille. Mais il pourrait le faire. Le travail de Winston Smith consiste à falsifier les
archives historiques et même parfois, à les effacer totalement pour qu'elles ne puissent nuire à la dictature de Big Brother, figure tutélaire et imaginaire d'Océania. En résumé, Winston Smith
est journaliste au Figaro ou à TF1. Non, je déconne. Enfin, à peine.
Si ça ne vous dit rien, foncez l'acheter car il est plus que jamais d'actualité. Donc vous êtes sur votre Kindle, vous cliquez sur votre dossier "1984". Hop le voilà. Vous l'ouvrez et vous
commencez à lire. 20 pages, 50 pages. Vous en êtes à la 112 eme page et soudain, pfuuit, votre livre disparaît d'un coup. Plus rien. Le livre que vous avez payé et dont les conditions
générales de vente indiquent que vous êtes propriétaire, a été purement et simplement effacé à distance par Amazon... comme dans le livre d'Orwell. Certains clients outrés n'ont pas hésité à
comparer Amazon à Big Brother et affirment que son action est illégale. En achetant des ouvrages, ils avaient acquis «le droit de conserver une copie permanente du contenu numérique et de le visualiser, de l'utiliser et de l'afficher sans
limitation» sur le Kindle.
Si on transpose cette histoire dans la vraie vie non virtuelle du monde réel qui existe pour de vrai, voici ce que ça donnerait. Tout guilleret, vous allez à la Fnac où vous achetez un dvd. Vous
rentrez chez vous, vous vous installez confortablement dans votre canapé et vous allumez votre télé pour commencer à regarder votre film. Quelqu'un entre chez vous, il a les clés, vous prend la
télécommande des mains, appuie sur "Eject", récupère le disque et repart comme si de rien n'était en vous laissant juste la somme du dvd sur la table basse, sans plus d'explication, ni mot
d'excuse. C'est exactement ce que vient de faire Amazon à ses clients. Après quelques messages salés des ayant-droits d'Orwell, Amazon a découvert que MobileReference, l'éditeur
numérique qui lui avait vendu "1984" n'en détenait pas les droits. "1984" est libre de droit dans beaucoup de pays du monde mais ne le sera pas avant 2044 aux Etats-Unis. Un peu légers sur
ce coup là, les enfants.
Le fait que cette mésaventure ait touché "1984" pourrait paraître révélateur mais est finalement
anecdotique. Par contre, se posent de vraies questions sur la nature de nos achats virtuels. Cet exemple prouve qu'en tant que client, vous n'avez en fait aucun droit ni contrôle sur les achats
virtuels que vous effectuez. Même chose pour la musique en DRM. Dans le cas du Kindle, vous pensiez être propriétaire de l'objet (le livre électronique) que vous avez payé très cher et des
œuvres choisies mais en fait, non. Comme votre Ipod et la musique qui est dedans, cet objet appartient à son fabriquant, à son distributeur éventuellement mais pas à vous. Petit détail, le prix
d'un livre virtuel est en moyenne de trois fois le prix d'un livre classique. Par exemple, "L'Elégance du Hérisson" est vendu 19 € en virtuel et... 7,22 € en livre de poche sur
Amazon.
Alors que la vente d'objets culturels dématerialisés se démocratise jour après jour
(livre, musique, image), cet exemple frappant est vraiment de très mauvais augure pour la suite. Attention, Big Brother is watching you. Et en plus, il rentre chez vous, il farfouille dans
votre disque dur à sa guise et il efface ce qu'il veut. Sauve qui peut.
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C'est vrai que dès qu'il n'y a plus de support, ça devient compliqué. Il faut que les conditions de vente et de propriétés soient clairs mais pour l'instant, c'est du grand flou. Demain, tu écoutes<br />
Abba sur ton Iphone et d'un coup, pfuit plus rien. Flippant est bien le mot.<br />
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j'aurais peut être un I-Phone un jour, mais ça jamais<br />
300.000 Livres d'un seul coup, quelle horreur<br />
et il y en a tant d'autres .....<br />
et puis lire ce que l'on a sélectionné pour " moi ", surement pas<br />
les livre, ils attirent ma main et mes yeux, c'est eux qui me disent " lis moi "- j'ai cette chance - et j'écoute ceux en qui je croient - dont toi - j'ai aussi cette chance là