Mais... car oui, il y a un mais, quand on dépense 300 millions de dollars comme James Cameron, ne serait-il
pas possible d'en utiliser un ou deux pour avoir un bon scénariste ? On se doute bien dès le début que le gentil méchant va devenir un gentil gentil et que les méchants indigènes, les
Na'vis sont en fait gentils et pas si cons et arriérés qu'ils en ont l'air et que les méchants ne sont pas ceux qu'on croit et tout le tralala habituel de la mécanique hollywoodienne. On
se doute que le héros, hé ben non, il ne meurt pas à la fin même si on croit que oui mais en fait non. On se doute que le méchant, par contre, oui, il va mourir dans d'atroces souffrances
trop horribles. Mais autant dans Starship Troopers, on sent que Paul Verhoeven nous emmène droit vers une caricature de genre, autant on ne sent jamais, au grand jamais ce deuxième degré
chez James Cameron. Les gentils restent les gentils et ne meurent pas à la fin et les méchants, ah ce splendide plan du chef balafré des méchants qui lance l'attaque décisive un mug de
café à la main, restent des méchants jusqu'au bout. Les Indiens à gauche, les Cowboys à droite et surtout, surtout, pas de finesse s'il vous plaît. Tout y est, la gentille chicano qui
était dans le camp des méchants mais qui va aller dans le camp des gentils cause que les méchants, ils sont méchants. Le chef de mission, cupide et veule qui reste bien cupide et veule.
La bataille finale de 40 minutes qui remplace avantageusement la poursuite sur les chapeaux de roues dans les rues de la ville mais sans ville, c'est pas facile alors à la place, on a mis
une baston.
Quel dommage qu'un tel chef-d'œuvre visuel soit aussi bas de plafond qu'il nous emmène haut dans les étoiles.
Quel dommage que l'image soit au détriment de l'idée. Quel dommage que ce spectacle si coloré soit aussi manichéen, en noir et en blanc. Quel dommage d'avoir si peu à dire quand on a tant
à montrer. Quel dommage d'offrir un spectacle si inattendu et une histoire tellement attendue. Quel dommage qu'il y ait un mais de trop dans ce texte qui s'en serait passé avec
plaisir.