8 Juillet 2010
... Ja, ja, ja mais ne vous méprenez pas, ce Strumbel du vendredi n'est pas un hommage à la belle qualité de jeu de l'Allemagne en Coupe du Monde bien qu'elle ait perdu face à l'Espagne et ça fait plaisir quand l'Allemagne perd, n'en déplaise à Gary Lineker. En football, je suis rancunier et je n'ai jamais oublié 1982, la demi-finale de Séville, Battiston, ses molaires, ses prémolaires, ses incisives et l'air narquois d'Harald Schumacher, bourreau en herbe fraîchement taillée. Si vous n'avez aucun souvenir de cette histoire, regardez la petite vidéo ci-dessous.
D'abord, on a beau être vendredi, je ne suis pas obligé de faire un bordel. Je fais ce que je veux. Car finalement, si je fais mon Bordel du Vendredi tous les vendredis, ça devient académique. Donc anti bordélique. Alors think global, act local comme dirait l'autre alors j'act donc et je jacte un peu pour vous présenter le remplaçant du jour du bordel, le Strumbel. Et là, j'en vois déjà un paquet qui s'agitent et qui s'excitent au fond de la salle. Non messieurs et dames, le Strumbel n'est pas une pâtisserie de l'Europe centrale fourrée aux pommes avec des raisins. Non, vous vous méprenez, pas besoin de me faire des grands signes. Avec cette chaleur, autant éviter les mouvements inutiles. Je vous le dis tout de go, vous confondez le Strumbel avec le Strudel. Et plus précisément, l'Apfelstrudel. Mais manque de bol, c'est pas ça. Le Strumbel n'est pas une invention. Le Strumbel n'est pas non plus le Schmilblick. Le Strumbel n'est pas quoi. Le Strumbel est qui. Le Strumbel est prénommé Stefan et alors que je m'apprétais à baguenauder, goguenard et décidé, sur la toile pour nourrir mon classique Bordel du Vendredi, je suis tombé dans le Strumbel. Stefan Strumbel est donc artiste, pluridisciplinaire, polymorphe et bigrement intéressant, tant et si bien que j'ai décidé de lui consacrer quasi exclusivement ce bordel pour en faire au final un Strumbel du vendredi.
Ses coucous, dont il détourne la nature première, artisanale et le sens premier, familial en remplaçant des motifs jadis champêtres et naturalistes par des symboles d'une toute autre nature sursaturés de couleurs pour la plupart sont exceptionnels. Avec lui, le folklore devient punk et Heidi se shoote à l'héro car s'amuser, pleurer et rire, c'est sympa deux minutes. Stefan veut nous questionner sur plein de choses qu'il dit très bien lui-même en anglais et que je n'ai pas le courage de vous traduire car il fait trop chaud : "With his art, Strumbel initiates a change in social values: Traditional ideals, clichéd notions of home and the reality of the individual are dissolved and transformed into an aesthetics that becomes an allegory of social status symbols. The artist unmasks the mechanisms of a society that is urged to the pursuit of consumerism by having surrendered to the attraction of the media. With his objects, Strumbel creates a world of illusion that reflects society’s real maladies. En l'occurrence, ce n'est pas lui qui parle mais quelqu'un d'autre car Stefan ne parle pas encore de lui-même à la troisième personne du singulier. Mais sait-on jamais avec ces artistes.
Vous avez le droit de ne pas aimer, voire d'être énervé(e)s, voir d'avoir mal au cou, rien qu'à cause des œuvres de Stefan Strumbel. Car sa propre mère, Paloma, déteste son travail sur les coucous. Cou-courroux-coucou, avec ou sans Paloma, une trilogie à laquelle Stefan Strumbel est habitué. Mais il n'en a cure. Oui, comme le groupe épileptique avec une nature de cheveux et une musique improbables, sorte d'ancêtre de Tokyo Hotel en mieux tout de même.
Quand il lâche un peu les Coucous, Stefan continue de s'intéresser à tous ces objets folkloriques significatifs pour lui de la notion de foyer, "home" en VO. Il faut dire que Stefan Strumbel est originaire de la Forêt Noire et que, de fait, sa conception du doux foyer s'accompagne forcément de têtes de cerfs morts évidés et empaillés, de coucous surchargés et de crucifix inquiétants. On comprend mieux pourquoi ils ont tant besoin d'une clinique là-bas.
Un autre de ces objets familiers dont Stefan Strumbel est friand : le crucifix.
Stefan joue également avec un des grands classiques de la culture de son pays : les masques de carnaval en bois. Mais là où l'on s'attend à ce que le cochon tienne une classique pomme entre ses dents, Stefan le dote d'une grenade. Aussi provocantes qu'attirantes, les œuvres de Stefan Strumbel m'ont laissé coi de plaisir et comme deux ronds de flan et pourtant, souvent, j'achète le flan en parts triangulaires. Enfin bref, Stefan Strumbel me botte et j'espère que vous aimerez aussi ce Strumbel du vendredi autant que moi.
Même Karl Lagerfeld adore Stefan Strumbel mais c'est probablement de la solidarité teutonne.
Et hop, une petite photo de Stefan Strumbel, né en 1979. Tout le reste est évidemment © Stefan Strumbel. Pour voir plus du travail de Stefan Strumbel, son site à lui personnellement lui-même est juste ici : link
Bon, à part ça, j'ai eu quelques réactions offusquées de lectrices à la vue du Bordel du vendredi de la semaine dernière qui faisait la part belle à la gent féminine avec forte poitrine et on m'a dit : "Et nous ?" Alors comme je ne suis pas bégueule mesdames, voici une petite compilation des plus beaux mecs du Mondial.
Cristiano Ronaldo, nature, en slip Armani.
Didier Drogba, nature, en veste de grande marque mais je ne sais laquelle.
Yohann Gourcuff, nature, en short.
Gaby Heinze, nature, sous les couleurs du PSG. Allez Gaby, reviens.
Fabio Cannavarro, nature, avec des dents.
Diego Forlan, nature et musclé, version Rahan fils des âges farouches. L'Uruguayen, c'est du costaud.
Roque Santa Cruz, Paraguayen coquin avec qui pas mal de filles aimeraient paraguayer quelques heures.
David Beckham, nature et tatoué. D'accord, il ne jouait pas car il était blessé mais comme il était dans les tribunes pour soutenir ses compagnons anglais sur le terrain, je peux le mettre dans cette sélection des plus beaux mecs du Mondial. Et comme je n'oublie pas mes partenaires à testicules qui, je vous le rappelle, est un nom masculin (merci Dom), puis-je me permettre de vous présenter Eva Endres qui m'a valu trois arrêts cardiaques depuis hier où je l'ai découverte. Et quand je dis "découverte", c'est uniquement et malheureusement sur internet. Alors découvrons tous autant que nous sommes la splendide Eva et soupirons de concert car quand même, sacrée belle plante que cette Eva. Voilà, bon vendredi, bon Strumbel et bon week-end.
© Eva Endres.