21 Décembre 2011
... Ce matin, François Hollande m'a écrit. C'est gentil ça, François. Il me propose d'être un artisan de la victoire du 6 mai. C'est sympa tout plein, non, sincèrement, ça me touche. Promis François, c'est vrai. Et puis je ne m'y attendais pas.
Le gros problème, François (je peux t'appeler François ?) c'est que je n'ai pas envie de voter pour toi. Mais alors pas du tout. Sais-tu pourquoi, François ? Je ne pense pas une seule seconde que tu puisses être élu. Je suis même certain que tu ne seras pas au second tour, qu'on aura un nouveau 21 avril. C'est perdu d'avance et je pense que c'est en partie à cause de ton investiture à toi. Pourtant, je suis de gauche et de plus en plus depuis ces dernières années. Va comprendre pourquoi, peut-être l'évolution de notre société, des valeurs auxquelles je n'adhère pas, des actes que je déplore, une politique qui m'insupporte, toutes ces histoires de république irréprochable, de charters pour l'Afrique, pour l'Afghanistan, des magouilles à n'en plus finir, des petits arrangements entre amis à vomir. Tout ça, je le honnis. Mais voter pour toi, non, c'est pas possible. Tu n'as ni la carrure ni le verbe ni les idées (en as-tu et si oui, où sont-elles ?) pour que j'aille déposer un bulletin en ton nom. Pourtant, de guerre lasse, il faudra bien que je le fasse. Désolé de te décevoir, désolé aussi que DSK nous ait tant déçu. Si ça avait été lui, j'aurai voté les yeux fermés. Si ça avait été Martine Aubry, j'aurais voté d'un seul œil mais du bon. Aux primaires, j'ai essayé de la promouvoir mais c'est toi qui a gagné, à mon grand désespoir. Toi, non, c'est pas possible. C'est pas crédible. Désolé François. Merci pour ta gentille lettre mais je ne serai pas ton Père Noël. Pas en 2012.