18 Octobre 2010
... Souvenez-vous, c'était le 3 septembre, vous étiez encore bronzé(e)s, détendu(e)s, plein(e)s de Mojitos et d'espoir sur cette rentrée à venir. Le ciel était bleu, les manifestants ne manifestaient pas, il y avait encore de l'essence aux pompes et les Roms allaient encore, chemin faisant, comme depuis plus de 2000 ans. Pendant ce temps-là, à l'Assemblée Nationale, nos amis députés de gauche comme de droite refusaient tranquillement la réforme de leur retraite à eux.
Petite explication : les régimes particuliers des élus et représentants de la République (Députés et Sénateurs) n'ont rien à voir avec les nôtres, nous les autres. C'est d'ailleurs pour ça, aha, qu'ils s'appellent régimes particuliers. Et kékizont d'aussi particuliers ces régimes particuliers, me direz-vous, limite extatiques ? Un premier exemple : il suffit de faire un mandat de 5 ans pour toucher d'emblée une retraite de 1550 euros par mois, soit l'équivalent d'une retraite dans le privé après pas loin de 40 ans de travail. Honnête. Et comme nos amis Députés et Sénateurs cumulent assez régulièrement les postes (Maires, Conseil Régional et parfois même un métier comme vous et moi, enfin surtout vous), ils cumulent aussi les retraites et les pensions et pas les plus mauvaises.
Kékidisent encore les régimes spéciaux dont bénéficient les parlementaires ? Ils disent qu'en cotisant un an, eh ben, en fait y'a un truc dingue qui se passe, on est dans un autre coefficient espace-temps intersidéral, une sorte de vortex et que ça fait comme si on avait cotisé deux ans. Donc, au bout de 22 ans et demi de mandat, youpi tralala, vous avez votre pleine retraite. Benjamin Lancar, au boulot mon grand.
Bien sûr qu'il faut changer des choses dans le régime des retraites, bien sûr que si on continue comme ça, on va droit dans le mur comme aimait à le souligner avec malice Ayrton Senna à chaque fois qu'il croisait la délicieuse Lady Diana. Mais dans cette histoire, la pire des choses, ce n'est même pas que tous ces hommes politiques n'aient eu la décence de se dire que pour l'exemple, ce serait bien de modifier leur régime de retraite au moment où l'on demande tant à tous. Ils sont pour la plupart tellement à des années-lumière de la vie quotidienne du fait de tous leurs privilèges que ça aurait été trop demander de leur part. Le pire de tout, c'est qu'au final, ce sont les parlementaires qui décident eux-même de la retraite des parlementaires. Et on aimerait bien pouvoir faire pareil mais on peut pas.