Mademoiselle

26 Octobre 2009

... Mademoiselle dort sur le coussin d'un autre. Elle lui a piqué ses jouets sans vergogne. D'un petit coup de dent ridicule, en moins de temps qu'il n'en faut pour dire waf. L'os rouge en plastique mou, la double balle de tennis trop grande pour sa gueule, les pouic pouic, les pouêt pouêt. Ils sont à elle désormais. Elle a fait le tour du propriétaire, senti le coussin, fait ses premières glissades sur le faux parquet. Elle a aboyé contre son reflet, pesté contre cette chienne qui la regarde dans la glace. Elle a commencé à mordiller, pissouiller, gratouiller. Elle est chez elle comme si elle y était née. De nulle part car s'il n'existe pas de paradis pour les humains, il ne doit pas y en avoir non plus pour les chiens, Klark la regarde, intrigué. Il se dit qu'elle est jolie avec cet or qui répond à l'ivoire qu'ils ont en commun. Pour peu, il pourrait en tomber amoureux. Mais ce n'est pas possible, ils sont de la même famille. Alors il pousse un long soupir et sourit de toutes ses dents comme il sait si bien le faire. Histoire de nous dire : elle me plaît bien, la petite.