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Apprenons à parler le politique.


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... Voici donc quelques petites phrases issues de la soirée d'hier et sous-titrées en mode Jeu de la Vérité.

Eric Besson, ministre de la rafle, pardon, de l'Immigration et du stand-up pas drôle nous dit que "l'hypothèse d'un vote-sanction ne peut pas être retenue". Ca va, ouf, on est sauvés. Il préfère mettre en cause l'abstentionnisme. Quant au redressement du FN, il dit : "Je ne crois pas avoir joué le jeu du FN." Non, non, t'as joué au Scrabble, en fait. Insécurité et Loppsi, ça fait combien de points en mot compte triple ?

Cécile Duflot
, tête de liste d'Europe Ecologie en Ile-de-France, veut discuter d'un "accord exigeant sur le fond avec les partenaires de la gauche pour le second tour. C'est très important d'avoir ces discussions sur le fond. On le fera dans la plus grande transparence avec les électeurs sur l'ensemble des sujets, région par région". En Français : "Ok avec nous, vous êtes mals. Sans nous, vous êtes mals. Vous voulez gagner ou pas ? Si vous voulez, dites-le, si vous ne voulez pas, dites-le aussi." Même pas mal.

Jean-Marie Le Pen juge que "le FN a démontré qu'il était toujours une force nationale et probablement de plus en plus grande" en nous montrant son affiche de campagne à la con barrée du mot «censuré». Pour une fois, il ne dit pas de conneries, pas de théorie du complot non plus, ça change. C'est vrai qu'avec un de leurs plus hauts scores depuis longtemps, on ne voit pas du tout ce qui a pu les aider. Le charme délicat de Marine ? Le beau temps d'hier probablement.

Rama Yade nous la joue baskets/survet/j'me la pête : "Nous ne sommes qu'à la mi-temps du match et le coup de sifflet final ce ne sera qu'au second tour". Un genre de "Si c'était dedans, c'était pareil" façon politique. On dirait du Guy Roux. Allez, allons nous chercher un sandwich merguez. Après l'effort, le réconfort, buvons une bière Karcher, la bière des supporters. Ce message est adressé aux fans du PSG d'avant 1990.

La candidate en Poitou-Charentes, Ségolène Royal, évoque "un double sens, un vote d'adhésion à l'égard des présidents de région et un vote-sanction contre le gouvernement". Et a mis un paquet de "Je" dans ses phrases comme si elle venait de gagner tout toute seule, en nous jouant une magnifique interprétation de Guignol en direct de son Poitou-Charente pas natal. Quelle buse. Quelle conne.

François Bayrou, patron du Modem, déclare que "l'état du pays a dépassé la cote d'alerte. Cc'est un jour inquiétant". Oui, pour lui surtout. Il est en train de se faire dézinguer par tous ses ex-lieutenants. Adieu François. On t'enverra des oranges. Ha ha.

Xavier Bertrand, le secrétaire général de l'UMP fait dans le bon poncif. "Une nouvelle élection commence ce soir, ce n'est pas le moment de faire du triomphalisme quand il y a autant d'abstention dans notre pays". Oui, Xavier, pas de triomphalisme, tu as raison, ça ferait un peu tache. Il poursuit avec "On avait entendu parler d'un vote sanction, il est où le vote sanction?". Dans ton cul, serais-je tenté de répondre un petit peu quand même. Mais il l'a tellement gros et faux qu'il ne doit même pas le sentir.

François Fillon, dit Frankie Fillone, toujours de noir vêtu, estime que "l'abstention ne permet pas de tirer un enseignement national de ce scrutin et juge que la réforme et la simplification de l'organisation territoriale étaient nécessaires". En gros, il hésite à s'acheter une cravate de couleur.

Daniel Cohn-Bendit, tout réjoui nous dit que «La gauche peut remporter toutes les régions». Dany, je te paye un dîner si ça se passe comme ça mais gagner partout, ce ne sera pas facile quand même. Vous n'aurez pas l'Alsace et des places à l'OM. 

Frédéric Lefebvre, fidèle à lui-même, nous dit que "Rien n'est joué aux élections régionales avec un PS et un UMP au coude à coude au 1er tour". Coude à coude ou coup de coude ? «Plus de 90% des régions sont socialistes, or plus d'un Français sur deux ne va pas voter», a rajouté le Freddy pas très Mercury. «Où est le vote sanction qu'on nous avait annoncé?», s'est-il interrogé. Demande à Xavier Bertrand, il sait.

Christine Boutin, présidente du Parti Chrétien Démocrate (PCD), n'a pas dit de conneries hier soir. C'est rare. "L'abstention semble plutôt dans notre camp, c'est une alerte pour la droite". C'est même une bonne droite pour la droite. Alerte à Maliboétie.

Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat à l'emploi, tout beau, tout propre, a déclaré "qu'il n'y avait qu'un seul vainqueur par KO, l'abstention". C'est pas faux Lolo mais bon, sur les 48% qui ont voté, il y a quand même une certaine tendance qui se dessine avec une nette victoire aux points du coin culotte rose chaussures vertes à ma gauche, pesant 110 kilos. "Cela doit inciter chacun à beaucoup de modestie dans l'interprétation des résultats pour les politiques". Oui, de la modestie à l'UMP, ce serait une excellente idée.

Le secrétaire d'Etat au Logement, Benoist Apparu, (qui ça ?) a estimé qu'il y avait "une alliance de fait entre le PS et le FN". Ah, pendant la campagne, ce n'était pas évident. "Le Parti socialiste va conserver un certain nombre de régions grâce au Front national. Clairement, dans ma région (Champagne-Ardenne), c'est la triangulaire qui fera que le PS gagnera cette région-là". Un futur Freddy Lefebvre en puissance celui-là. Triangulé, va.

Olivier Besancenot fait méchamment la tronche vu son score super minable mais "appelle les électeurs à infliger la défaite la plus importante possible aux listes soutenues par Sarkozy et l'UMP en souhaitant un troisième tour social car sanctionner la droite est une nécessité absolue, même si nous pensons que les futures majorités de gauche ne seront pas plus un rempart contre la politique de Sarkozy qu'elles ne l'étaient ces dernières années". Et bla bli et bla bla et je pourrais avoir une chtite miette du gateau, svp ?

Marine Le Pen, vice-présidente du Front National, estime que les Français «ont remis clairement le Front national dans le jeu». Je, Tue, elle.

Nicolas Dupont-Aignan a dit un truc aussi mais on s'en fout. 4, 15%. Zip it. Chut. Tais-toi.

Balkany n'a rien dit. Etrange. Il est malade ?

Jack Lang non plus. Bizarre. 

Valérie Pécresse a fermé sa gueule hier soir. Dans son QG, l'enthousiasme restait paraît-il, modéré (ah, ah, j'adore cette litote). Mais elle s'est rattrapée ce matin dans le Figaro. Normal. "Les socialistes ont essayé de détourner les enjeux régionaux de cette élection, ça leur est revenu en boomerang. Avec un abstentionniste sur deux, il est impossible de tirer des leçons nationales ou régionales de ce scrutin. Tout l'enjeu du second tour est d'aller parler aux Franciliens qui ont cru que cette élection régionale ne les concernait pas". Valérie, faisons ensemble un petit calcul simple. Tu es blonde mais tu y arriveras. En Île-de-France, Pécresse 27,7% +  FN 9,29 % + Modem (enfin ce qu'il en reste) 4% + 6% des 14% des verts = approximativement 47%. En face, Huchon 25,2 + Europe Ecologie 10 + Force de Gauche 6, 55 + NPA + Eco + LO + divers = approximativement 47 % aussi. C'est pas gagné Valérie, c'est pas gagné. Faut aller se peler sur les marchés.

Allez, rendez-vous dans 15 jours pour la suite...


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