Oh, punaises (de lit)

... Puisque tout le monde en parle, pourquoi ne pas évoquer LE sujet du moment, les punaises de lit ? Ben tiens, on va se gêner. Ces petites bêtes sont en train d'affoler toute la classe politique qui semble les découvrir. Bon, faut dire que ça la fout mal avec les J.O qui arrivent l'année prochaine et un manque criant (Oyiohiohio) de logements pour accueillir toute la misère du monde des milliers d'amateurs de sport à Paris. Oui, ça va être un beau bordel, pas comme ceux que vous appréciez ici le vendredi. Haro donc sur les punaises de lit, nouvel ennemi public numéro 1.

Mais je me demande, car je me pose souvent des questions à moi-même en mon for intérieur, si ce n'est pas une fausse piste pour éviter de parler de la crise due l'immobilier qui secoue actuellement la société. Crise dont l'origine est due à de nombreux facteurs, le facteur cheval, le facteur X, la hausse des taux, la guerre à 1500 km. Et le DPE. Si vous n'avez jamais envisagé de vendre votre bien, vous n'êtes pas conscient de ce qu'est le DPE (Diagnostic de Performance Energétique). Lancé pour des raisons pseudo-écologiques, le DPE est une immense fraude. D'une, car pour atteindre les objectifs du gouvernement, la filière de rénovation aurait besoin de... 400 ans. Hé oui, pas assez de main-d'œuvre, pas assez de matériaux. De deux, parce que le DPE qui, jusqu'il y a deux ans, prenait en compte la consommation réelle ne prend en compte désormais qu'une estimation. Dans mon cas, celui de l'antre du Bordel que vous lisez depuis 14 ans, le DPE indique que je devrais consommer jusqu'à 3500 euros par an alors que ma consommation réelle est de 2200 euros. Une sacrée différence qui classe mon appartement en G (alors que j'y vis bien depuis 25 ans sans jamais avoir froid) et qui s'explique justement par l'ineptie de ce DPE réalisé par des diagnostiqueurs formés en 5 jours, utilisant un logiciel qui ne permet pas de personnaliser vraiment le diagnostic. Un exemple : mon appartement dispose de 9 fenêtres, 8 fenêtres normales et une lucarne de 30x30 dans les toilettes du studio de ma fille. Quand vous entrez ces infos dans le DPE, deux choix s'offrent au diagnostiqueur : avec volets ou sans volets. Comme la lucarne ne dispose pas de volet, le logiciel détermine que sur les 8 autres fenêtres, il n'y a pas de volets. Fabuleux. Magnifique. Parfait. Voici ci-dessous la méchante lucarne sans volets.

Dans le DPE, tout est ainsi. Jamais avare d'une connerie approximation, la délicieuse Agnès Pannier-Runacher, Ministre de la transition énergétique a sorti hier qu'en moyenne, un bien classé G, consommait 7500 euros par an. Alors si vous faites la fête tous les soirs avec toutes les fenêtres ouvertes, un DJ avec 4000 watts de sono et un son et lumière digne de Pink Floyd à Versailles, peut-être. Mais dans la réalité, non, Agnès, non, vraiment pas. Pour preuve, EDF m'a remboursé un trop perçu cette année. Non, franchement, le DPE est une immense escroquerie car il juge tous les biens sur les mêmes critères, que vous ayez en appartement en copropriété (comme moi) avec un autre appartement au-dessus et en dessous ou une maison à la campagne avec quatre pignons en plein vent. Concernant le chauffage électrique, il est moins bien noté que si vous avez une chaudière au fioul. Oui, vous avez bien lu. Alors qu'on nous bassine avec les voitures électriques plus vertueuses, l'électricité est la plus mal notée. Vous avez dit écologie ? Le DPE n'a rien à voir avec ça, il est là pour faire marcher une filière. C'est tout.

Preuve ultime de l'ineptie du DPE, on m'a proposé comme solution... de mettre une pompe à chaleur dans mon appartement. Pratique. Logique. J'hésitais avec des panneaux solaires, je sais désormais quoi faire. En résumé, un appartement comme le mien pâtit d'une dénomination de "passoire thermique" alors que c'est totalement faux, d'une lettre G qui rebute nombre d'acquéreurs alors qu'elle ne correspond pas à sa consommation réelle (classée C par EDF) sur la base de critères de copropriété dont je ne suis pas responsable. Je ne suis pas responsable du fait que mon immeuble date de 1904, je ne suis pas responsable du fait qu'il est dans un quartier protégé (rendant impossible une isolation par l'extérieur, comme par exemple, tous les immeubles Haussmanniens à Paris) et je ne suis pas responsable du fait que l'ensemble de mon immeuble n'est chauffé qu'à l'électricité (mal notée au contraire du fioul, allez comprendre ou du gaz russe) comme possibilité de chauffage.

Fort heureusement, ce petit bijou d'appartement (car c'en est un) dans le quartier le plus recherché et agréable à vivre de Boulogne-Billancourt peut voir sa note baisser. Pas besoin de changer les fenêtres (elles sont déjà en double vitrage) mais il existe d'autres solutions, comme mettre un insert dans la cheminée, demander un raccordement au gaz (les conduites existent, c'est juste que tout le monde est à l'électrique dans l'immeuble) et quelques autres astuces. En attendant, si vous ne souhaitez pas le louer, vous y vivrez très bien, comme nous depuis 25 ans car bordel à cul de pompe à merde, ce n'est PAS une passoire thermique. Il est temps d'oublier le DPE, ce que fera un jour ou l'autre le gouvernement puisqu'il nous mène actuellement dans un mur et que d'ici peu, il n'y aura plus rien à louer à Paris, les propriétaires n'ayant pas forcément les moyens de faire rénover leurs biens. Chère Agnès, cher Christophe Béchu (Ministre de la transition écologique), il est temps d'arrêter les conneries avec le DPE, de le revoir de fond en comble pour qu'il prenne en compte la consommation réelle et pas des estimations qui nuisent à sa crédibilité que je cherche encore mais sait-on jamais, avec un miracle, on la trouvera un jour. En attendant, si vous souhaitez acquérir la maison du Bordel, n'hésitez pas à m'envoyer un message par ce blog ou sur pagillet00@gmail.com et venez vous les peler le visiter avec plaisir si ça vous tente. Quant aux punaises de lit, il n'y en a jamais eu ici et il n'y en aura jamais. Oh pinaise, comme disait Homer Simpson.