L'abus d'alcool est dangereux pour la santé mais buvez de l'eau

... S'il fallait une exemple criant comme une chanson de Céline Dion que ce gouvernement brosse dans le sens du poil le lobby de l'alcool et les 500 000 personnes qui travaillent dans ce secteur (soit 500 000 votes probables, tout de même), il suffit de regarder ci-dessous la belle campagne concoctée par Publicis Conseil sous l'égide d'Aurélien Rousseau, ministre de la santé (sic) et de la prévention (re-sic). Vous savez, l'alcool responsable chaque année en France de 50 000 morts, d'accidents de la route, de meurtres, de viols et j'en passe. Mais le message que souhaite faire passer le gouvernement est simple : buvez de l'alcool mais buvez de l'eau.

Je comprends très bien que le gouvernement ne souhaite pas se mettre à dos cette filière si importante pour le PIB de la France et si "culturellement" implantée dans notre beau pays. C'est d'ailleurs pour cette raison que deux campagnes qui devaient sortir il y a quelques semaines ont été retoquées par ce même gouvernement parce que le message... euh, ne convenait pas.

Vous la voyez, la différence de message ? La première campagne dit "Buvez de l'alcool mais buvez de l'eau ou surveillez vos amis qui boivent". Bref, une réelle incitation à continuer de boire de l'alcool. C'est plus de la prévention, cher Aurélien, cher Gerald Darmanin qui pose régulièrement avec un verre de bière à la main (normal, il est fils de cafetier), c'est de la promotion. Le deuxième message, qui devait sortir pendant la Coupe du monde de rugby mais qui a été retoqué au dernier moment faisait la promotion d'un message un peu différent, "l'alcool est mauvais pour la santé". Et c'est vrai. L'alcool est infiniment plus dangereux que le cannabis par exemple. Vous savez, ce produit dont se sert Darmanin pour faire croire qu'il est utile à quelque chose. Ce produit qui est désormais en vente libre pour les majeurs dans 23 états américains et dans de nombreux pays qui ont compris que la prohibition ne servait à rien et que la légalisation permettait 1. une législation et 2. une prévention qui reste interdite en France.

Au Portugal il y a 20 ans, le gouvernement a décidé de dépénaliser toutes les drogues et d'associer les différents acteurs de la société (Santé, Police, Justice) à cette stratégie. Et, oh, comme c'est étrange, ça marche. Alors que les élucubrations de Gerald Darmanin ne servent qu'à une chose, le lancer pour 2027. Vous aurez beau fermer des points de deals, ils réouvriront le lendemain (et de plus, tout se passe désormais sur WhatSapp, TikTok et autres). Vous aurez beau faire la chasse dans les banlieues, le prix du gramme ne changera pas. Ou plutôt si : il changera car les dealers font des promos. Au Québec, la légalisation a permis en quatre ans seulement de faire passer le marché noir de 100%... à 30%. 70% en moins pour les différentes mafias qui géraient ce business. 70 % ! En France, nos ministres en sont à dire que tout est de la faute des consommateurs qui sont près de 6 millions dans notre pays, pays européen où la consommation est la plus forte. Continuez à vous prendre le mur, à reculer et à foncer à nouveau dans le mur. C'est bon pour le PIB. Et pour la santé ? Buvez de l'eau entre deux verres d'alcool.