8 Mai 2014
... On m'informe, à mon grand étonnement, par le truchement du système type "oreillette" qui m'équipe judicieusement au niveau du conduit auditif que nous serions, a priori, vendredi. Tout ceci annoncé dans un total affolement par 50 hystériques avec un accent portoricain à couper au couteau, si ce n'est à la machette. Permettez-moi donc de douter de la véracité de l'information mais ah non, on me le confirme aussi à Oslo et à Ouagadougou c'est bien ça, nous sommes vendredi. Ah. Un vendredi de plus, un vendredi trop loin et un vendredi où le bordel ne semble pas près de s'arrêter car de Robert Ménard qui divorce du FN après s'être fait élire par lui, à Levallois où manier la raquette ne suffisait apparemment pas, des grands patrons qui accusent parfois de légères baisses de salaire avec la crise et tout ça, oui, Maurice Levy lui-même subit une baisse de revenus de 6,5% avec seulement 4 millions et demi d'euros, lançons un Levyothon à Alstom qui attend d'être boulotté ou tout comme, d'Odessa au Mali, du Nigeria à la Syrie, le bordel est bien là, planté droit tel Sébastien Chabal qui tire sa révérence et en attendant, pas de tromperies, branchez-vous le cerveau sur le bordel qui commence à partir de dès maintenant avec quelques douceurs aux couleurs réglementaires.
Vite, enfilons ces santiags en cobras avec un S comme dans SssSSsSssSsSSssSsSsss pour découvrir cette magnifique porcelaine vintage couverte de fourmis peintes une à une à la main, enfin plutôt au pinceau, par la talentueuse La Philie, trouvée sur Etsy. Pas les tiags, hein, La Philie.
Tout est possible dans ce bordel comme se pâmer ou pas pour cette bague lapinou ou celles en mode Caïn caha, d'apprécier ou non ce bonnet licorne de toute beauté ou de poser son auguste séant deux minutes sur ce très beau fauteuil d'El Lissitzky, le "D-61" de 1930 pour être précis et ainsi, profiter au mieux de l'écoute de l'incroyable "Pierre et le Loup" de Sergeï Prokofiev par David Bowie, excusez du peu. Nous, on a eu Gérard Philippe et de l'autre côté de la Manche, ben, Bowie. On l'a échappé belle, on aurait pua avoir Plastic Bertrand. Ca plane pour toi, le Louhouhou. Mais poursuivons.
Benoit Challand ne laisse pas insensible le chaland que je suis avec son magnifique abécédaire utile aussi comme bureaux et ça, quand même, c'est bien. Et pour les murs, ajoutons un peu de Justyn Hegreberg. À vos souhaits.
Ah, il est temps de donner l'antenne à Krysztof Kieslowski, Kieslowski qui ? Ben Krysztof, mon kiki. Qui d'autre ?
Merci Krysztof. Sur ce, ajoutons une mouette maousse et chouette, enfin mouette mais aussi assez chouette, bon passons, un Dracula en solo probablement sur Sunday Bloody Sunday, une Gene en manque de sucreries et quand même, c'est vachement important : Jackie Chan et Psy. Et là, vous pouvez me dire " Mais pourquoi ?", ce à quoi, je vous répondrai invariablement "Car, tel que le chien qui se lèche les roupettes, je le fais parce que... je peux le faire". Et n'oublions pas qu'en plus, ici, c'est un peu mon blog alors je fais aussi pas mal ce que je veux dedans.
Une maison piou piou, un galop pas gagné, un Davy trop chouette et un hydroglisseur en chewing-gums Wrigleys avec Karl Lagerfeld dedans et ne me demandez pas pourquoi, je n'en ai strictement aucune idée, je ne maîtrise pas tout non plus dans le bordel.
Cette semaine, un seul gif, un gif long (20 secondes) mais un gif dont j'espère vous vous délecterez autant que moi il m'a fait marrer quand les petits Portoricains dans la cave qui bossent d'arrache-pied à la confection de ce bordel pour un salaire de misère me l'ont proposé, tous tremblants qu'ils sont (ça pèle dans la cave et ils sont en slips, pour plus d'efficacité).
Sur ce, allons voir tout de go des dinos nus et j'aurai envie de dire "Ô solfmee mfiiooo" mais en fait, non, ça va pas être possible.
Il est temps de découvrir, trop peu, concèdons-le, la délcieuse Adrianne Ho et forcément, ça donne envie de crier pas "Aline" pour qu'elle revienne mais surtout "Adriaaaaanne !" comme Rocky car ça fait du bien et ça éclaircit la gorge. Suivent les charmantes Destiny Sierra, Maggie Durant et Or Grossman qui picotent un peu au niveau principalement des yeux. Mais pas que. Il peut y avoir des effets secondaires.
Pour celles ci, je n'ai malheureusement pas les noms sauf pour la dernière mais elle est déjà bien casée et croyez bien que je le regrette et que je ne dois pas être le seul car on n'oublie pas Satanico Pandemonium facilement, comme ça, d'un revers de la main.
Pour contrebalancer toutes ces donzelles balancées, octroyons au bordel une bonne dose de muscles certes mais de muscles tatoués en sus et comme tout ce qui est tatoué est à moué et comme ce qui est à moué est à toué, voyez l'histoire.
Bon d'accord, on m'a demandé depuis fort longtemps dans les commentaires de ce blog de faire un selfie pour me montrer tel que je suis, sans chichis. J'accepte finalement. Pour les esclaves de nationalités différentes chaque semaine dans la cave, c'est pas possible. Pas assez de lumière et puis je ne vais pas m'amuser à photographier des clandestins dans une cave et les diffuser sur le net. Manuel Valls va me tomber dessus et pas sûr qu'il aime le bordel et en plus, il me fait peur avec ses gros sourcils alors non merci.
Et maintenant, je vous demande de vous arrêter. Merci Mark pour ton aide.
Prenons le temps pour une fois de profiter et d'admirer un instant la vie pour ce qu'elle a de plus précieux, prenons le temps de prendre le temps et tiens, pourquoi pas de se délecter, simplement, de ces sublimes gravures de Gustave Doré illustrant le texte non moins magnifique d'Edgar Allan Poe, "Le Corbeau" traduit par Charles Baudelaire himself que je vous remets en mémoire car je sens bien à la mine de certains et certaines dans la salle qu'ils l'ont un peu oublié et ce serait dommage de ne pas profiter de l'opportunité de ce bordel pour réviser un peu :
« Une fois, sur le minuit lugubre, pendant que je méditais, faible et fatigué, sur maint précieux et curieux volume d’une doctrine oubliée, pendant que je donnais de la tête, presque assoupi, soudain il se fit un tapotement, comme de quelqu’un frappant doucement, frappant à la porte de ma chambre. « C’est quelque visiteur, — murmurai-je, — qui frappe à la porte de ma chambre ; ce n’est que cela, et rien de plus.
Ah ! distinctement je me souviens que c’était dans le glacial décembre, et chaque tison brodait à son tour le plancher du reflet de son agonie. Ardemment je désirais le matin ; en vain m’étais-je efforcé de tirer de mes livres un sursis à ma tristesse, ma tristesse pour ma Lénore perdue, pour la précieuse et rayonnante fille que les anges nomment Lénore, — et qu’ici on ne nommera jamais plus. Et le soyeux, triste et vague bruissement des rideaux pourprés me pénétrait, me remplissait de terreurs fantastiques, inconnues pour moi jusqu’à ce jour ; si bien qu’enfin, pour apaiser le battement de mon cœur, je me dressai, répétant : « C’est quelque visiteur qui sollicite l’entrée à la porte de ma chambre, quelque visiteur attardé sollicitant l’entrée à la porte de ma chambre ; — c’est cela même, et rien de plus.
Mon âme en ce moment se sentit plus forte. N’hésitant donc pas plus longtemps : « Monsieur, — dis-je, — ou madame, en vérité j’implore votre pardon ; mais le fait est que je sommeillais, et vous êtes venu frapper si doucement, si faiblement vous êtes venu taper à la porte de ma chambre, qu’à peine étais-je certain de vous avoir entendu. » Et alors j’ouvris la porte toute grande ; — les ténèbres, et rien de plus ! Scrutant profondément ces ténèbres, je me tins longtemps plein d’étonnement, de crainte, de doute, rêvant des rêves qu’aucun mortel n’a jamais osé rêver ; mais le silence ne fut pas troublé, et l’immobilité ne donna aucun signe, et le seul mot proféré fut un nom chuchoté : « Lénore ! » — C’était moi qui le chuchotais, et un écho à son tour murmura ce mot : « Lénore ! » — Purement cela, et rien de plus.
Rentrant dans ma chambre, et sentant en moi toute mon âme incendiée, j’entendis bientôt un coup un peu plus fort que le premier. « Sûrement, — dis-je, — sûrement, il y a quelque chose aux jalousies de ma fenêtre ; voyons donc ce que c’est, et explorons ce mystère. Laissons mon cœur se calmer un instant, et explorons ce mystère ; — c’est le vent, et rien de plus. Je poussai alors le volet, et, avec un tumultueux battement d’ailes, entra un majestueux corbeau digne des anciens jours. Il ne fit pas la moindre révérence, il ne s’arrêta pas, il n’hésita pas une minute ; mais, avec la mine d’un lord ou d’une lady, il se percha au-dessus de la porte de ma chambre ; il se percha sur un buste de Pallas juste au-dessus de la porte de ma chambre ; — il se percha, s’installa, et rien de plus.
Alors cet oiseau d’ébène, par la gravité de son maintien et la sévérité de sa physionomie, induisant ma triste imagination à sourire : « Bien que ta tête, — lui dis-je, — soit sans huppe et sans cimier, tu n’es certes pas un poltron, lugubre et ancien corbeau, voyageur parti des rivages de la nuit. Dis-moi quel est ton nom seigneurial aux rivages de la Nuit plutonienne ! » Le corbeau dit : «Je fus émerveillé que ce disgracieux volatile entendît si facilement la parole, bien que sa réponse n’eût pas un bien grand sens et ne me fût pas d’un grand secours ; car nous devons convenir que jamais il ne fut donné à un homme vivant de voir un oiseau au-dessus de la porte de sa chambre, un oiseau ou une bête sur un buste sculpté au-dessus de la porte de sa chambre, se nommant d’un nom tel que Jamais plus ! Mais le corbeau, perché solitairement sur le buste placide, ne proféra que ce mot unique, comme si dans ce mot unique il répandait toute son âme. Il ne prononça rien de plus ; il ne remua pas une plume, — jusqu’à ce que je me prisse à murmurer faiblement : « D’autres amis se sont déjà envolés loin de moi ; vers le matin, lui aussi, il me quittera comme mes anciennes espérances déjà envolées». L’oiseau dit alors : « Jamais plus ! »
Tressaillant au bruit de cette réponse jetée avec tant d’à-propos : « Sans doute, — dis-je, — ce qu’il prononce est tout son bagage de savoir, qu’il a pris chez quelque maître infortuné que le Malheur impitoyable a poursuivi ardemment, sans répit, jusqu’à ce que ses chansons n’eussent plus qu’un seul refrain, jusqu’à ce que le De profundis de son Espérance eût pris ce mélancolique refrain : Jamais, jamais plus ! Mais, le corbeau induisant encore toute ma triste âme à sourire, je roulai tout de suite un siège à coussins en face de l’oiseau et du buste et de la porte ; alors, m’enfonçant dans le velours, je m’appliquai à enchaîner les idées aux idées, cherchant ce que cet augural oiseau des anciens jours, ce que ce triste, disgracieux, sinistre, maigre et augural oiseau des anciens jours voulait faire entendre en croassant son Jamais plus ! Je me tenais ainsi, rêvant, conjecturant, mais n’adressant plus une syllabe à l’oiseau, dont les yeux ardents me brûlaient maintenant jusqu'au fond du cœur ; je cherchais à deviner cela, et plus encore, ma tête reposant à l’aise sur le velours du coussin que caressait la lumière de la lampe, ce velours violet caressé par la lumière de la lampe que sa tête, à Elle, ne pressera plus, — ah ! jamais plus".
Alors il me sembla que l’air s’épaississait, parfumé par un encensoir invisible que balançaient des séraphins dont les pas frôlaient le tapis de la chambre. « Infortuné ! — m’écriai-je, — ton Dieu t’a donné par ses anges, il t’a envoyé du répit, du répit et du népenthès dans tes ressouvenirs de Lénore ! Bois, oh ! bois ce bon népenthès, et oublie cette Lénore perdue ! » Le corbeau dit : « Jamais plus ! ». « Prophète ! — dis-je, — être de malheur ! oiseau ou démon, mais toujours prophète ! que tu sois un envoyé du Tentateur, ou que la tempête t’ait simplement échoué, naufragé, mais encore intrépide, sur cette terre déserte, ensorcelée, dans ce logis par l’Horreur hanté, — dis-moi sincèrement, je t’en supplie, existe-t-il, existe-t-il ici un baume de Judée ? Dis, dis, je t’en supplie ! » Le corbeau dit : « Jamais plus ! ». « Prophète ! — dis-je, — être de malheur ! oiseau ou démon ! toujours prophète ! par ce Ciel tendu sur nos têtes, par ce Dieu que tous deux nous adorons, dis à cette âme chargée de douleur si, dans le Paradis lointain, elle pourra embrasser une fille sainte que les anges nomment Lénore, embrasser une précieuse et rayonnante fille que les anges nomment Lénore. » Le corbeau dit : « Jamais plus !"
Que cette parole soit le signal de notre séparation, oiseau ou démon ! — hurlai-je en me redressant. — Rentre dans la tempête, retourne au rivage de la Nuit plutonienne ; ne laisse pas ici une seule plume noire comme souvenir du mensonge que ton âme a proféré ; laisse ma solitude inviolée ; quitte ce buste au-dessus de ma porte ; arrache ton bec de mon cœur et précipite ton spectre loin de ma porte ! » Le corbeau dit : « Jamais plus ! » Et le corbeau, immuable, est toujours installé, toujours installé sur le buste pâle de Pallas, juste au-dessus de la porte de ma chambre ; et ses yeux ont toute la semblance des yeux d’un démon qui rêve ; et la lumière de la lampe, en ruisselant sur lui, projette son ombre sur le plancher ; et mon âme, hors du cercle de cette ombre qui gît flottante sur le plancher, ne pourra plus s’élever, — jamais plus !"
Mais bon, c'est bien beau tout ça mais on ne va pas y passer tout le vendredi non plus alors embrayons sur David Bowie qui montre ses fesses - mais non, ho c'est quoi ce bordel, j'ai jamais demandé ça ! - excusez-moi, faut que j'appelle les gars dans la cave, là.
C'est n'importe quoi. Enchainons derechef vers un peu d'art salvateur avec Alfred Lenica "Kompozycja" de 1950 et Benoit Lemercier "Hypercube 14" absolument pas de 1950.
Une touche, mais quelle touche, d'Ibrahim El-Salah, "Bird Child Embryo" et de Johan Christian Dahl "Moon Night Over Dresden" (1827) que j'ai peut-être déjà mis dans un bordel précédent mais qu'importe, c'est beau éternellement.
Pour la touche finale, saupoudrons de Josef Albers (1958) et de Barry X Ball, "Purity" réalisée entre 2008 et 2011 et c'est peu clair mais mes portoricains font la grève et sinon, c'est en onyx rose d'Iran et acier mais d'où, on ne sait pas trop.
Ne serait-il pas pile l'heure des célèbres Messages à Caractères Informatifs que le monde entier s'arrache tel une ligne de slips des One Direction ? Mais si, c'est l'heure et en plus, c'est là. Ci-dessous.
Et c'est tout pour aujourd'hui mais avant d'aller vaquer à vos occupations, n'oubliez pas de remercier les Portoricains dans la cave et moi-même pour la réalisation de ce bordel en y invitant un ou une amie derechef en partageant avec elle ou ce bordel lui par le biais d'un like Facebook accompagné d'un message incitatif de votre cru si vous le souhaitez, d'un tweet bien senti (auquel vous n'omettrez pas d'adjoindre le hashtag officiel #BordelDuVendredi), d'un lien sur Linkedin, sur Google + ou sur Pinterest. Mais ne faites ceci que si et seulement si vous avez apprécié ce bordel. Sinon, non. Faites autre chose du coup. Du crochet, par exemple. Ou du curling. Et re sinon, si vous avez une sublime boutique de 180m carrés super bien placée pour moins de 2000 euros par mois, un free-lance ridiculeusement bien payé pour un temps de travail minime ou un super éditeur pour éditer ce bordel en 12 tomes cuir pleine peau, ne vous privez pas vu que c'est mon anniversaire demain et qu'un cadeau, ça ne se refuse pas. Bon vendredi, bon week-end et à la semaine prochaine.
Pour retrouver tous les Bordels du vendredi depuis l'origine des temps voir une petite quinzaine de minutes avant, c'est par ici Le Bordel du Vendredi et sinon pour les articles de la semaine au cas où vous ne seriez pas abonné (faites-le tout là haut si ça vous dit), il y eut un peu de poésie dans dominus-poesis avec aussi de la photo de cinéma dans cineman et du vas-y-mollow et aussi du adam-et-creve et là, du grand rien car c'est fini.