Au suivant, au suivant

... Pas besoin d'être tout nu dans une serviette devant l'entrée d'un bordel pour que ce soit Waterloo. Hier soir, lors de l'Olympico (le match Olympique Lyonnais-Olympique de Marseille), l'ensemble des acteurs du football nous a joué une partition qui se rapprochait plus de Little Big Horn. Un désastre. un massacre. La mort du jeu. Et surtout, une parodie. Parodie d'organisation, parodie de communication, parodie d'explications. Le premier fautif hier soir est l'OL, disons-le clairement. Quand, dans votre propre stade, vous n'êtes pas capable d'assurer la sécurité des joueurs alors qu'il n'y a pas de supporters visiteurs, c'est une parodie. Et c'est de votre faute.

Quand, deux heures et quelques après, Jean-Michel Aulas vient tenter d'expliquer l'inexplicable, c'est une parodie. Quand, se sentant piégé par ses propres déclarations d'il y a quelques mois, "Je fais partie des gens qui pensent que la seule sanction possible pour freiner cet état de fait, que ce soit au niveau des joueurs, des dirigeants, des supporters, c'est la pénalité en points. C'est la seule qui fait vraiment peur", il tente d'abord de faire croire que c'est l'acte d'un supporter isolé (en plein Kop, le supporter isolé) et que cet incident était finalement minime, remettant même en cause l'importance de la blessure de Payet devant le regard ébahi de Thierry Henry, c'est indécent.

Quand ensuite, il défend son club bec et ongles alors que le bon sens, la logique, la morale voudrait qu'on arrête immédiatement ce match, c'est une honte. Si l'on y rajoute en plus la LFP "C'est pas moi, c'est l'autre" qui se défausse sur le Préfet et que ce même préfet dit exactement l'inverse, on est chez Guignol. Normal, ça se passe à Lyon. Hier soir, le football français a été violenté. Par tous, pas seulement par cet abruti qui se croit supporteur. Par Jean-Michel Aulas, éternel faux-cul qui ne Gombrend pas à la mode Nasser, par l'OL en tant que club, incapable d'assurer la sécurité de son propre stade face à ses... propres supporters, par la LFP qui s'est couverte, une fois de plus (une fois de trop) de ridicule et par les pouvoirs publics, plus prompts à interdire tout déplacement de supporters en France pour des motifs souvent lamentables que de faire son boulot, tout simplement.

Le seul à en être sorti grandi est Ruddy Buquet. Quelle soirée il a dû passer alors que dès le début, il avait choisi la bonne décision : arrêter le match. Mais pressions préfectorales et du club (le speaker a annoncé la reprise du match que l'arbitre ne voulait pas reprendre), manque absolu de communication pendant plus de deux heures et manquements moraux face à la situation ont mené à ce qui restera une soirée noire pour le football français. C'est le Krysna de Ligue 1 qui s'est tenu hier soir. L'OL doit être sanctionné lourdement, Jean-Michel Aulas doit être sanctionné encore plus lourdement pour ses mensonges sinon c'est le football qui le sera. Encore et encore. Et ça fait déjà six fois cette saison. Ça ne doit plus se reproduire.