9 Novembre 2021
... Vous êtes bien mignons toutes et tous avec votre Dune. Dune par ci, Dune par là, le nouveau film de Denis Villeneuve est partout. Et c'est certainement très bien mais comme je ne l'ai pas encore vu, difficile de m'exprimer sur le sujet. Par contre, il y a une information qui n'est probablement pas parvenue jusqu'à vous. Cette information, elle est issue d'un de ceux qui ont fait Dune, ou plutôt qui ont voulu le faire dès 1975. Alejandro Jodorowsky, ce nom ne vous dit peut-être rien mais la première adaptation du livre de Frank Herbert, c'est lui. Car Alejandro est scénariste (de BD et de cinéma), réalisateur, acteur, essayiste, poète et amateur de champignons. Bon, le problème, c'est que sa vision du livre coûtait trois bras et cinq testicules (pas ou peu d'effets spéciaux à l'époque, on est avant Star Wars) que les producteurs ont tous freiné des quatre fers. Il faut dire qu'Alejandro avait vu grand : il voulait s'adjoindre Orson Welles, H.R Giger, Mœbius (son fidèle compagnon) et rien que Pink Floyd, Magma et Tangerine Dream pour la musique. Ah oui, il voulait aussi Salvador Dali pour le rôle de l'Empereur Padisha Shaddam IV. Du coup, le projet au coût pharaonique ne s'est pas fait et c'est David Lynch qui s'en empara, sans Jodorowsky aux manettes, pour le résultat mitigé que l'on connaît.
Mais revenons à nos moutons interstellaires (rappel : dans l'espace, personne ne t'entendra bêler). Puisque Dune n'avait pu se faire, Alejandro Jodorowsky s'était lancé dans un nouveau projet de bande-dessinée avec Jean Giraud alias Mœbius (que son nom soit sanctifié) : L'Incal. Peut-être n'avez-vous jamais lu L'Incal mais c'est à la BD ce que Michel Sardou, Daniel Guichard et Bézu sont à la chanson française : un monument. Terres brûlées au vent des l... tais-toi, Michel. Pouf pouf, on reprend. L'Incal, c'est l'épopée ultime, c'est le sort du monde dans les mains d'un incapable, un mauvais détective privé, John Difool. L'Incal, c'est aussi et surtout une référence absolue pour des petits jeunes tels que George Lucas, Steven Spielberg, Luc Besson et quelques autres. Mais voyez plutôt la première planche de L'Incal ci-dessous. Dites, ça ne vous rappellerait pas un peu Le Cinquième Élément, des fois ?
Dans L'Incal, il y a tout ce qui a fait le succès de Star Wars et de nombreux films de science-fiction. Une force positive, lumineuse, une force négative, sombre, des héros qui n'en sont pas et des univers à sauver d'une immense et immédiate menace. Et La Force est avec John Difool, même s'il ne s'en doute pas trop.
Si vous n'avez encore jamais lu L'Incal, quelle chance vous avez. C'est une épopée digne d'Homère (pas Simpson, cher jeune), d'Alexandre le Grand (pas Benalla, cher En Marche) et de Ray Bradbury (pas les doigts au chocolat, abruti). L'Incal, c'est certainement le premier roman graphique, ça va bien plus loin qu'une BD, c'est un monument, c'est un pic, c'st un cap mais je m'éloigne un peu du sujet.
Et la grande, l'immense, l'énorme nouvelle, c'est que L'Incal va être adapté au cinéma, bordel à cul de pompe à merde. C'est énorme, c'est immense, c'est incroyable. Et c'est Alejandro Jodorowsky, 92 ans mais regard toujours pointu, qui nous l'annonce avec une joie non dissimulée. Car il a trouve LE réalisateur capable de mettre à l'écran ce qui semblait impossible tant L'Incal est riche.
Alors pour patienter (jusqu'au tournage et probablement des mois et des mois de post-prod ensuite), comme Noël approche à grands pas, commencez par vous faire offrir L'Incal, l'intégrale avant de baver rien qu'en pensant à ce que cette histoire extraordinaire pourra donner sur grand écran avec son Dolby Surround et pour le pop-corn, c'est en option, sucré, salé, c'est vous qui voyez. Bonne découverte de L'Incal à vous et si vous avez une idée pour le casting de John Difool, détective privé de classe R, grand fan de Ouisky, de SPV et d'homéoputes faites-la moi savoir en commentaires.