... Vous avez adoré Bienvenue chez les Chtis ? Le Transporteur 3 est en boucle dans votre lecteur DVD ? Vous attendiez Valkyrie de Tom Cruise avec impatience ? Surtout, ne courez pas voir Slumdog
Millionaire, le dernier film de Danny Boyle, réalisateur du très moyen La Plage, du bien meilleur Trainspotting et de l'excellent Petits meurtres entre amis. Slumdog Millionaire est un film
tellement tout qu'il va falloir que je sorte mon dictionnaire de synonymes pour ne pas me retrouver rapidement à sec de superlatifs. C'est beau, intense, dramatique, romantique, philosophique,
terrifiant, remuant, épatant, mémorable, admirable, inévitable, ça vous remue les tripes comme un roller-coaster en surcharge, ça vous émeut, meuh, comme une vache folle à l'abattoir et ça
vous enchante comme l'air de cithare apaise la digestion d'un curry vindaloo. La partition que nous joue Danny Boyle avec sa caméra ultra mobile dans la foule est au plus près des ordures, des
odeurs, de l'ordinaire de la vie d'un bidonville indien où perdre un membre de sa famille d'un coup de barre dans la gueule et repartir comme si de rien n'était, sans même un petit Mars est aussi
normal que d'acheter une Barbie par mois pour nos chères têtes blondes que l'on aime beaucoup par ailleurs.
Je ne vous
fais pas le pitch, beurk, je vais vous faire un résumé concis du sujet. C'est bien plus joli.
Jamal Malik a 18 ans, c'est un moins que rien, orphelin
né à Mumbai et simple porteur de thé. Pourtant, il est sur le point de remporter 20 millions de roupies dans la version indienne de «Qui veut gagner des millions?» sans Jean-Pierre Foucault, il a
un très mauvais accent indien et porte assez mal le turban. La police arrête Jamal avant la question finale car il est soupçonné de tricherie. Interrogé à l'ancienne à la gégène, Jamal
explique alors assez vite d’où lui viennent ses connaissances. Il raconte sa vie dans la rue, ses expériences, son histoire d'amour avec une fille qu’il a perdu et surtout, pourquoi il a la
réponse à chacune des questions qui lui ont été posées pour prouver son innocence. Mais je ne vous dirai rien de plus. J'ai dit résumé, donc je ne vais pas m'épancher et je préfère vous laisser
le soin de découvrir ce film magnifique par vous-même car ce sera bien mieux que par moi et en plus, je l'ai déjà vu.
Et pour mes amis homo sapiens sapiens masculins, il y a un petit plaisir supplémentaire avec la découverte de la
aUUUUUUUhaaa, pardon, la très jolie Freida Pinto dans le rôle de Latika. Bravo quand même à tous les autres acteurs, les plus jeunes et les autres, qui sont absolument parfaits de justesse. Mais
quand même Freida Pinto, aUUUUUUUUhaaa. Et schwing aussi quand même. Voilà.