... Le Marquis Jean-Marc de Susini d'Arainchi était assis, circonspect et indécis, au zinc d'un café avec Wifi,
cherchant une connexion capricieuse et fluctuante. Je faisais de même. C'est lui qui engagea la conversation, ayant aperçu sur le bar mon gros Nikon duquel dépassait un 18/200 de base,
passe-partout mais très efficace, et quelques unes de mes images que j'étais en train de regarder sur mon ordinateur, faute de connexion itou.
"Vous êtes photographe ?" me demanda-t-il, avec un accent qui sentait les oliviers et le thym de montagne.
C'est ainsi que j'eus la chance de rencontrer le Marquis Jean-Marc de Susini d'Arainchi que jusqu'ici, je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam ni même de Lilith (excellent article d'Agnès Giard dans
son blog Les 400 Culs sur le sujet Lilith ici : link ). Jusqu'à ce point de notre
conversation, je ne savais pas plus qu'il s'appelait de Susini ni d'Arainchi ni qu'il était Marquis. Qu'importe.
Buriné, échevelé, barbe négligée, un tee-shirt millésimé et un jean du même acabit, le visage lardé de rides, de cicatrices comme autant d'affluents d'un fleuve impétueux d'émotions vécues,
Jean-Marc et moi commençons à parler. Je lui brosse un peu ce que je fais. Il me raconte qu'il aime, qu'il aime l'art, qu'il avait un atelier à Los Angeles qui faisait des copies certifiées de
tableaux de Maîtres, que le FBI est venu chez lui à la suite du divorce d'un de ses clients dont la femme avait choisi les tableaux de la collection de son futur ex-mari plutôt que la maison à
Santa Monica et qu'en allant chez Sotheby’s pour faire expertiser les tableaux qu’elle croyait authentiques, elle avait eu une mauvaise surprise, que ses avocats avaient eu, eux, une bonne
suprise et que plainte, police, FBI, menottes etc... Il dit que maintenant, c'est fini tout ça, il boursicote à droite à gauche quand il a une connexion, pas comme aujourd'hui, et que sinon, il
habite par là-bas dans un cabanon. Mais le sud lui manque, il fait trop froid ici, et il ne compte pas rester deux jours de plus car sa copine l'attend, ils s'étaient connus tous jeunes, il
l'avait perdue de vue pendant quarante ans et il l'a retrouvée depuis quatre ans et depuis, c'est magnifique et il n'a qu'une hâte, c'est d'aller la rejoindre au soleil très vite.
Il m'explique qu'il a eu plus de mille vies, qu'il a tenu des restaurants à Los Angeles mais que ça ne marchait pas suffisamment car c'est avec l'alcool qu'on fait des bénéfices alors il a eu des
bars et des discothèques et là, ça marchait beaucoup mieux, qu'il a aussi vécu partout en Amérique du sud et notamment, en Uruguay où il récupérait du mobilier ancien et années trente pour une
bouchée de pain et qu'il les revendait par containers entiers aux Etats-Unis pour des sommes bien plus conséquentes, qu'il a exporté des meubles balinais avant tout le monde et qu'il était trop
en avance sur son temps, probablement mais c'est comme ça, on n'y peut rien.
Il me parle de son fils en Italie, d'un autre aux Etats-Unis et de deux filles, peut-être, il n'est pas sûr, en Uruguay et au Brésil. Il est parti de chez lui à 18 ans, a fait le tour du monde
jusqu'à 60, il est rarement resté plus de trois ans dans le même pays, a vécu à Dakar, mais avant 85, a suivi les chemins de Katmandou et pas mal d'autres en Asie, il a des amis partout, de Santa
Monica au Claridge, du Mama Shelter à Cagnes-sur-Mer où il résidait jusqu'ici mais où il s'emmerde alors il a décidé de déménager à Bandol car à Bandol, pas besoin de pull le soir, il y a le port
et les filles sont beaucoup plus jolies qu'ici.
Voici le Marquis Jean-Marc de Susini d'Arainchi et c'est à peu près tout ce que je sais de lui.
Bonjour<br />
Encore aujourd'hui avez-vous la possibilité de contact Mr de Susini ?<br />
Il est fort probable que nous soyons parents lol<br />
Cordialement
Mon Cher ,<br />
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J'espère que vous êtes au au mieux de votre forme,ce site a une allure morbide...Et la première Marquise de Susini d'Arenchi; est quelque peu soucieuse... Vous êtes embastillé ou quoi?<br />
En vous souhaitant santé ,et prosperité.Marie .C.G.