"Si on sciait Mémé", le tube de l'année ?

25 Janvier 2010

... Mais non ! Ah, si. Les Enfoirés de l'année ont donc bien repris "I was made for Loving You", le tube worldwide international universellement connu de mon groupe favori que j'aime, Kiss. Ils ont osé commettre une boucherie, un crime de lèse-majesté sans majesté, à l'aise, avec cette étrange chanson intitulée "Si on sciait Mémé".

D'emblée, ils nous préviennent et annoncent la couleur dès le refrain en chantant joyeusement " C'est pas ce qu'on fait de mieux". Vous ne croyez pas si bien dire. Ou chanter. C'est nullissime. Je ne parle même pas de la pauvreté des arrangements qu'on a peine à entendre derrière ce flot de paroles d'une confondante bêtise et parfaitement non adaptée à tout le reste. Ce qui donne...

Hmmm, intro, batterie, guitare... Hannn ! "Si on sciait Mémé, si on sciait Mémé, faudrait plus tourner les yeux ! Si on sciait Mémé, si l'on sciait Mémé, c'est pas ce qu'on fait de mieux".

Alors quand même, d'accord, la France a faim, les Restos du Cœur ne désemplissent pas, chaque année le nombre de repas servis augmente mais tout de même, vous croyez vraiment que c'est un message à adresser à la jeunesse de notre beau pays qui, déjà, en chie ? Scier Mémé ? En venir avec ces extrémités, n'est-ce pas un peu osé ? Enfin, extrémités, c'est une façon de parler. Scier Mémé. Avec un message comme ça, il va y avoir une recrudescence des vols chez Huskvarna, les Leroy Merlin vont se faire braquer à la voiture bélier et Massacre à la Tronçonneuse va faire un carton en dvd. Eh, les Enfoirés, vous êtes malades ?

De plus, je ne suis pas tout à fait sûr de comprendre le sens profond du message. Analysons ce texte ensemble si vous le voulez bien (si vous ne voulez pas, c'est pareil ou descendez directement voir la vidéo) :

"Si l'on sciait Mémé, si l'on sciait Mémé, faudrait plus tourner les yeux."

D'accord. Mais pourquoi ? Car partant du principe qu'il va falloir s'équiper en scies circulaires, en disques, en combinaisons et en sacs poubelles pour gérer Mémé une fois sciée, on peut aussi envisager l'achat d'un masque de protection qui permettra de scier Mémé les yeux dans les yeux et la meule dans le cubitus. Plus besoin de tourner les yeux. Ca tombe à plat votre argument. Ca se voit que dans le showbiz, vous êtes pas des bricoleurs.

Poursuivons. Mais pas trop loin.

"Si l'on sciait Mémé, si l'on sciait Mémé, c'est pas ce qu'on fait de mieux."

Ah oui mais bon, faut savoir aussi. Soit on sait faire et on fait, soit on sait pas faire et on délègue. Quand on scie Mémé, on le fait bien. Ou pas. Donc, là aussi, je suis assez dubitatif sur ces paroles comme mon ami Chu, Vietnamien qui est pourtant né à Sofia avec qui j'ai depuis toujours un lien invisible très fort depuis. Car c'est assez étonnant, quand je dubite à Paris, lui aussi il dubite, Chu. De Sofia. Il se passe des trucs dingues dans la vie.

Mais revenons à nos chèvres.

Sans déconner, je ne sais pas si c'est moi et parce que j'aime Kiss depuis mes premiers poils que je trouve ça affreusement mauvais ou c'est juste totalement confondant de nullité artistique, d'écriture et de rendu général ? Car même si c'est pour une excellente cause, on va se taper pendant deux mois en boucle ce qui suit ci-dessous. Attention, la lecture de cette vidéo peut gravement troubler l'oreille délicate des mélomanes, l'auteur de ce blog décline toute responsabilité en cas de perte d'audition momentanée ou complète.

Ah, on vient de m'annoncer en régie que ce n'est pas du tout "Si l'on sciait Mémé" mais apparemment "Si l'on s'aimait mais", ce qui ne veut strictement rien dire, à moins que ce soit du Wolof car "Silon sémé mé Silon Sémé mé" veut dire "Eh les gars, faudrait voir à pas prendre les léopards, grands prédateurs de la savane farouche que nous sommes pour de simple buses car les buses ont des ailes et pas nous".