Qui l'eut crue.

Puisqu'on nous bassine à nouveau depuis quelques jours sur la crue centennale, petit retour en arrière et en images sur ma bonne ville de Boulogne-Billancourt. Du 21 au 30 janvier 1910, la Seine sortait de son lit pour une petite balade. Il fallait pour cela des circonstances exceptionnelles et c'est justement ce qui se passa cette année. Seule, la Seine ne peut quasiment pas déborder. Il faut que deux de ses affluents, l'Yonne et la Marne soient aussi en crue pour que la Seine daigne un peu se bouger. Et cette année 1910, non seulement les terrains perméables dans tout le bassin de la Seine étaient déjà gorgés d'eau avec 100 millimètres de pluie (soit le double de la normale) mais la continuité des pluies sur les deux bassins torrentiels de l'Yonne et de la Marne menèrent à une surcharge de la Seine aux abords de Paris. À Boulogne, dès le 21 janvier, les égouts se mettent à charrier leurs eaux usée, le 24 tous les quais sont sous l'eau, Renault coule à Billancourt, plus de 1000 maisons sont inondées et 5 s'écroulent sous la force de l'eau. Genevilliers, Colombes et Clichy seront les autres villes les plus touchée jusqu'à ce que la Seine regagne enfin son lit le 30 janvier avant de revenir à son cours normal le 5 mars.

Le 12 janvier 1910, la Seine est à 3, 22m, puis 3, 65m le 19 janvier. Le niveau de crue est atteint le 21 janvier (4, 94m), puis le niveau d'eau continue à s'élever : 5, 90 m le 22 janvier, 6, 95 le 25, 7, 47 le 27 et enfin 7, 92, niveau maximal, le 30 janvier. La Seine regagne lentement son lit, elle ne repasse définitivement sous les 6 mètres que le 19 février, et sous les 5 mètres le 10 mars.