(No) Better things

Cette femme est un génie. Ou une génie (c'est comme vous voulez). Jusqu'à aujourd'hui, vous ne connaissiez pas Pamela Adlon à moins d'avoir vu éventuellement Grease 2 dans lequel elle avait un tout petit rôle ou suivi Californication auquel elle a beaucoup participé (80 épisodes). Pamela Adlon n'a jamais été en haut de l'affiche, pourtant elle près de 40 ans de carrière à Hollywood. Son papa, Don Segall, était un auteur et producteur de télévision reconnu dans les années 70 et 80 et fut le producteur du "The Today Show" qui existe toujours sur NBC. De son papa, elle a acquis la plume. De sa maman anglaise Marina, elle a développé son humour pinçant, piquant et toujours vrai. 

En règle générale, je ne suis pas trop amateur de séries. Jusqu'ici. J'avais toujours autre chose à faire que de me mettre devant une série, un livre, des articles à découvrir sur internet. J'ai tenté Game of Thrones et tenu deux épisodes. Pas mon truc. Trop de cris, de violence, trop de sang. Depuis fin novembre, pour diverses raisons, je me suis plongé dans les séries disponibles sur l'application Canal+. Parks and Recreation dont j'ai parlé en ces pages fut la première. Puis j'ai enchainé. J'en suis désormais à 17 séries (vous ai-je dit que j'avais besoin de me changer les idées ?) et il y en a une qui m'a retourné comme personne, qui m'a fait rire, pleurer, réfléchir et vivre avec une famille que je ne connaissais pas. Cette série, écrite par Pamela Adlon et Louis C.K (les deux premières saisons), c'est Better things.

Better things, c'est la vie, le quotidien de Sam Fox (Pamela Adlon), comédienne depuis son enfance et bouche-trou idéale de toute production à Hollywood. Sam Fox, c'est l'actrice qui sait tout faire, qui vous sauve un rôle, celle que tout le monde connaît sur les plateaux, qui fait toujours marrer et qui résout toutes les situations. De petits rôles en petits rôles, de voix pour les dessins animés en productions pourries mais rémunératrices, Sam arrive à se démerder pour nourrir sa famille, vu que le papa Xander s'est tiré depuis longtemps et joue à Casper de loin, de très très loin avec ses filles. Car Sam Fox, c'est aussi la maman débordée de Max (Mikey Madison), Frankie (Hannah Alligood)) et Duke (Olivia Edward) et c'est la fille de Phyllis (Celia Imrie), sa maman un brin déjantée d'origine anglaise qui habite dans la maison juste en face de la sienne. Raconté comme ça, Better things ça n'est pas grand-chose. Et pourtant, partant de ce canevas simple, Pamela Adlon nous emmène dans la vie, les peines, les joies, les petits et les grands moments de cette famille qui vous accueille à bras ouverts. Sam Fox doit se débattre avec trois filles, Max la plus âgée en pleine crise d'émancipation, Frankie, androgyne tout juste ado en quête d'identité et Duke, la petite dernière plus simple à gérer, source de bonheur pour maman Sam.

Sam, sa famille, ses amis, ses amours, ses emmerdes, c'est aussi une représentation de cette génération de quinquas dont je suis, qui se questionne sur le pourquoi du comment, le sens de la vie, les priorités de celle ci et Pamela Adlon a réussi à capter, compresser, diluer et redonner avec une incroyable richesse tous ces sentiments qui nous habitent. Une écriture limpide, une direction d'acteurs d'une justesse parfaite, une réalisation soignée qui se fait oublier pour vous donner les clés de la vie de Sam, ses enfants avec leur personnalité (les chiens ne font pas des chats). Désormais, Sam fait partie de mes amis et si Max, Frankie ou Duke veulent un conseil, un avis ou un verre, ils sont désormais les bienvenus. 

Raison de plus d'aimer cette série, son titre est issu de la chanson "Better things" des Kinks, preuve supplémentaire d'un goût exquis. Pamela Adlon vient de signer pour une cinquième saison. Encore better things to come. Joie.