30 Novembre 2022
Hallucinante, grandiose, exceptionnelle, brillante, terrifiante. Autant de qualificatifs que l'on peut appliquer à la prestation de Kenneth Branagh et à la série This England - Les années Boris Johnson. Dirigée de main de maître par Michael Winterbottom, la réalisation se rapproche d'une documentaire, froide, sans concession et pleine d'admiration pour tous ceux en première ligne d'un tsunami auquel Boris, en arrivant au pouvoir, ne s'attendait pas. Il lui fallait déjà faire digérer le Brexit à ses concitoyens mais voici qu'après des pluies torrentielles sur le nord, un nouvel ennemi pointe son nez. Venant de Wuhan, des nouvelles alarmantes se propagent partout dans le monde : le Covid arrive.
Car si Boris Johnson, incarné de manière magistrale par un Kenneth Branagh possédé jusqu'aux moindre détails, jusqu'à la moindre intonation, jusqu'aux hésitations, est la tête d'affiche de cette série, il n'est finalement qu'un fil rouge pour suivre un monde qui s'écroule face à une menace inconnue et nouvelle. Comme dans tout pays, la réponse du gouvernement est inepte, inadaptée, inefficace, pas assez conséquente, désordonnée tandis qu'au front, les premiers travailleurs essentiels essuient les plâtres et font du mieux qu'ils peuvent.
Que vous soyez ou non amateur de politique importe peu. Cette série n'est pas une série politique, c'est une série humaine, une série sur un quotidien tous les jours plus incertain. On suit partout dans la société, des humains. Des humains qui doutent, des humains qui souffrent, des humains qui meurent et des humains qui tentent de survivre. C'est glaçant, c'est prenant, c'est essentiel et c'est encore pire avec le recul que nous avons désormais. Même si cette saloperie n'est pas terminée mais souhaitons qu'elle soit plus derrière nous que devant. Allez, on y croit.
Les trois premiers épisodes sont d'ores et déjà disponibles sur MyCanal et je vous invite à les découvrir le plus vite possible. On voit littéralement le Covid arriver comme un train à pleine vitesse, la société se déliter comme un château de carte, les élites se perdre dans des sables mouvants. C'est magistral. Rule Britannia but jolly good luck quand même.