20 Février 2017
... Pas besoin d'être érudit en art, pas besoin d'être féru des temps antiques pour succomber à la poésie de Cy Twombly, actuellement à l'honneur au Centre Pompidou et jusqu'au 24 avril 2017. Twomby, c'est une écriture unique, un sens de l'espace, de la déconstruction du geste, même le plus simple au bénéfice de l'émotion. Pas besoin non plus de partager l'érudition immense de l'artiste sur de grandes figures historiques comme l'Empereur Commode qui l'était moyennement ou le couronnement de Sesostris, enfin vous savez, ce pharaon de la XIIe dynastie du Moyen-Empire, oh oui mais bien sûr, j'avais oublié, que suis-je bête. Non. Laissez-vous aller, laissez l'espace de la toile agir face à vous et il est probable que le miracle s'opère, tel Rambo tout seul dans la jungle avec de la corde de chanvre, un bâton entre les dents et un couteau. C'était pas ma guerre à moi.
Face à la toile, ne cherchez pas à voir quelque chose, à faire des connexions avec le réel bien que Twombly s'en inspire puisque la plupart de ses œuvres sont consacrées à des personnages, Bacchus, Eros, Achille, Ulysse et d'autres encore. Cy Twombly est le peintre de l'émotion de la vie, de l'émotion du moment, de l'émotion de l'histoire et de l'avenir tant il était en avance.
Après, ça peut très bien ne pas marcher pour vous. Oui, parfois, on se rapproche du dessin d'enfant, oui, ça peut ne sembler rien. Mais c'est un rien si bien organisé dans l'espace, dans la toile, dans sa tête et la nôtre qu'il fait soudainement sens dès qu'on lui fait face (comme votre serviteur devant ce sublime "Untitled (Bacchus)" de 2005).
Cy Twombly dans un livre, c'est déjà beau, Cy Twombly en tête-à-tête, c'est une expérience sensorielle, visuelle et intellectuelle passionnante. Merci infiniment, Mr Cy (qui ne m'entendra pas vu qu'il a quitté cette Terre en 2011 mais c'est pas une raison pour ne pas le remercier).