17 Février 2018
... Cher Junior, cher Neymar, cher, très cher, Neymar Junior. Je suis un vieux supporter du PSG. Tellement vieux que je ne "supporte" pas mon équipe, je "supporte" les aléas de la vie mais je "soutiens" le PSG. Et toi, Neymar Junior, tu en fais partie. Attention, je n'ai pas dit "tu en es le patron", j'ai bien dit : "tu en fais partie". Et c'est un peu ça le problème, cher Neymar Junior. Je ne sais pas ce qu'on t'a dit pour te faire venir, en plus des 200 et quelques millions mais une chose est certaine : le football n'est pas un sport individuel. Ou alors, pour les prochains matchs, tu n'as qu'à rentrer seul sur le terrain et seul aussi, faire la différence et aller marquer ton but qui te mènera forcément à ton autre but : avoir le Ballon d'Or.
Cher Neymar Junior, depuis le début des années 80, j'en ai vu des joueurs de talent au Parc des Princes sous les couleurs rouge et bleu. Je n'ai pas connu Bianchi mais j'ai vu Dahleb, Rocheteau et Safet Susic, le grand, l'immense Safet, fut ma première idole et le restera toujours. Puis les Calderon, Fernandez, Lama, Simone, Rai, Valdo, Ginola, Ricardo, Weah, Pauleta et Ronaldinho sans oublier Gabriel Heinze, un autre genre de talent. Pas des branques en tout cas. Et toi non plus. Tu es même, peut-être, le meilleur d'entre eux.
Tu as, cher Neymar Junior, dans les pieds de quoi retourner n'importe quelle défense, de quoi terrasser n'importe quelle équipe. Tu l'as démontré plusieurs fois depuis le début de la saison. Mais tu as aussi cette fâcheuse propension à croire que tu peux changer un match tout seul. Et quand tu es dans cet esprit là, tu joues tout seul, tu portes la balle trop longtemps tout seul, tu t'aveugles en dribbles impossibles tout seul et au final, tu affaiblis l'équipe, ton équipe, mon équipe tout seul.
Sauf que tout seul, ça n'est pas possible. Sans Boniek, pas de Platini, sans Deschamps, pas de Zidane, sans Iniesta, pas de Messi. Tu as autour de toi ce qui se fait quasiment de mieux en Europe. Mbappé, Cavani, Di Maria, Pastore, Verratti, Rabiot etc... Des tueurs, des talents affirmés ou en devenir. Et toi, à l'image de ton match face au Real mercredi, tu ne t'en sers pas. Allez, disons pas assez. Pas assez souvent en tout cas. Mais parfois, oui, comme ce match face au Celtic, certes, ça n'est pas le Real mais quelque soit l'adversaire, c'est l'animation qui compte. Quand tu te mets au service de l'équipe comme ce jour-là plutôt que l'inverse, tu devins irrésistible, ton équipe, mon équipe devient irrésistible, votre jeu devient irrésistible. Inarrétable. Inégalable.
Cher, très cher Neymar Junior, tu m'es cher. Un peu trop car je ne peux plus me payer des places au Parc qui ont tellement augmenté en 8 ans que je suis contraint de te regarder dans ma petite lucarne à moi. Une chose est certaine, si tu décides de te mettre au service du collectif face au Real, si tu intègres dans ta fabuleuse vision de jeu tes partenaires (zéro passe à Cavani mercredi, comment est-ce possible ?), si tu mets ton talent, ta technique, ta vitesse et ta précision au service de ton équipe (en lâchant peut-être un peu plus vite le ballon parfois), je te promets que tu seras champion d'Europe. Et Ballon d'Or, foi d'un vieux supporter du PSG. Avec toi, Paris sera magique. Tout seul, tu ne seras rien. Avec le Parc, vous renverserez les montagnes comme c'est déjà arrivé dans l'histoire. Mais vous irez plus loin que vos aînés. C'est tout ce que je nous souhaite. Allez Paris, allez Neymar Junior, où tu es, nous sommes là, tu ne seras jamais seul. Car nous deux, c'est pour la vie. Obrigado, Neymar Junior.